Les Atikamekws dénoncent les propos du Conseil de l’industrie forestière
ATIKAMEKW. Prenant acte des propos tenus concernant un éventuel recours aux tribunaux par le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) suite à la déclaration de la souveraineté des atikamekws sur son territoire ancestral le Nitaskinan, la Nation Atikamekw considère hâtive et inconsidérée cette réaction de la CIFQ.
En effet, le Conseil de la Nation Atikamekw (CNA) reçoit cette déclaration d’un recours aux tribunaux comme un désaveu de sa légitimité à vouloir gérer son territoire ancestral et comprend par cela que l’industrie forestière n’a toujours pas l’intention d’en venir à une entente négociée et respectueuse de ses droits et nous le déplorons.
Le CNA considère que si aucune opération forestière ne sera dorénavant tolérée sur son territoire sans son consentement préalable, il n’est pas question pour autant d’empêcher l’exploitation forestière. Par contre, cette exploitation doit se faire dans le respect de nos droits, selon une entente consentie par la Nation, dans une perspective de développement durable et équitable pour nous.
«Cette menace d’un recours aux tribunaux est le dernier exemple au chapitre du manque d’écoute historique de l’industrie forestière qui préfère un statu quo qui lui est favorable et profitable. Notre message est simple et sans équivoque, la Nation Atikamekw propose une solution simple à un problème simple. Notre accord est maintenant nécessaire pour exploiter notre territoire et pour l’obtenir, il faut s’adresser à nous en premier lieu. Une entente est possible, il faut maintenant que les compagnies forestières démontrent leur volonté à travailler sur de nouvelle base avec nous», a déclaré le Grand Chef Constant Awashish.
Plusieurs Premières Nations du Québec ont déjà obtenu des industries exploitantes des règlements équitables au bénéfice de toutes les parties impliquées. C’est le cas de Premières Nations de la Côte-Nord et dans le Grand-Nord qui ont offert leur collaboration à des projets miniers d’envergures. Pour les habitants du territoire comme pour les entreprises ces situations régulées par le bon sens ont laissé place à une collaboration bénéfique et profitable autant sur le plan des affaires que de l’enrichissement collectif. Aussi, plusieurs projets miniers ont vu le jour en établissant et proposant une Entente sur les répercussions et les avantages (ERA). L’Industrie forestière du Québec devrait prendre exemple sur certains de ces projets et sur leurs répercussions positives plutôt que de se placer en simples "victimes" et menacer de recourir aux tribunaux.