L’École forestière, proche collaboratrice des entreprises en recherche de main-d’oeuvre

EMPLOI. Ce n’est pas d’hier qu’on parle du défi de la main-d’oeuvre dans le monde de l’enseignement.

L’école Forestière de La Tuque (ÉFLT) a vu venir le phénomène et veut travailler en amont pour s’attaquer à cette problématique vécue par les entreprises.

 «Il y a deux ans, le thème du Symposium forestier traitait justement de la main-d’œuvre», se souvient Gilles Renaud, directeur de L’ÉFLT.

«On a une double clientèle. La première, c’est l’élève et la deuxième, c’est l’entreprise à qui on fournit de la main-d’œuvre», rappelle-t-il.

On aimerait bien offrir davantage de diversité au niveau de la formation professionnelle. Sauf que le ministère de l’Éducation ne permet pas aux écoles de diversifier leurs champs de formation professionnelle. «C’est notre première limitation quand vient le temps de répondre aux demandes des entreprises qui nous disent : on n’a plus de soudeur ou de mécanicien industriel», déplore M. Renaud.

Des actions concrètes sont toutefois posées. Parallèlement au DEP en conduite de machinerie lourde en voirie forestière, une formation préparatoire a été mise en place pour permettre aux élèves d’aller éventuellement chercher leur permis de conduire de classe 1. L’ÉFLT offre aussi à ses élèves au DEP une formation de 30 heures, l’ASP construction, leur permettant d’aller travailler sur un chantier de construction, une sorte de visa d’entrée. « Il n’est pas dans nos programmes de DEP, mais on l’offre à nos élèves».

Selon Gilles Renaud, il arrive que l’industrie forestière exprime des souhaits auprès de L’ÉFLT comme celui de former des opérateurs d’abatteuse. «On n’a pas pu répondre en raison des limitations que nous avons, mais on travaille encore là-dessus», précise-t-il.

L’ÉFLT répond à des demandes ponctuelles d’entreprises visant, par exemple, à former un ou deux opérateurs à la fois.

Pour la formation générale aux adultes, l’ÉFLT ouvre ses portes deux soirs par semaine afin de faciliter les choses aux gens qui veulent compléter leur secondaire 5, par exemple et qui sont sur le marché du travail.

L’école est aussi le seul centre au Québec à offrir l’alternance travail-études en conduite de machinerie lourde. Les employeurs ont l’opportunité d’accueillir un étudiant en stage, pendant quelques semaines, avant de l’embaucher. Ils peuvent lui offrir de la formation selon les standards de l’entreprise.

Finalement, la Commission scolaire de l’Énergie travaille actuellement avec le Conseil de la nation atikamekw dans le but d’offrir de la formation, afin que les Atikamekw puissent contribuer à combler les besoins en main-d’œuvre. On a toutefois peu de détails sur ce projet, pour l’instant.