L’école de la vie, avec leurs parents

TÉMOIGNAGE. Jean-François Cantin et sa conjointe Dominique Landry ont opté pour l’école à la maison, pour leurs enfants, Nohlan, 5 ans et Jeremy, 7 ans, en maternelle et première année.

Les mesures sanitaires dans les écoles ne les enchantaient pas. Et puis le décor féérique du secteur tout près de Carignan, où ils résident, offre tout ce qu’il faut pour l’école à la maison.

«On s’est mis dans la peau de nos enfants. On n’aurait pas aimé être obligé d’aller à l’école dans ces circonstances-là», mentionne d’entrée de jeu Dominique Landry, une employée du secteur de la santé.

«Le bon côté de la COVID, ce que ça peut nous apporter, c’est un rapprochement familial immédiat parents-enfants»

-Jean-François Cantin

Travailleur autonome saisonnier, Jean-François Cantin a la disponibilité, pendant les mois scolaires, pour enseigner à ses enfants. C’est lui qui assume une grande part de cette éducation à la maison.

Une salle de classe a été aménagée dans la maison. Le matin, les enfants commencent leur apprentissage à travers les cours d’anglais, les devoirs. On se sert de la nature environnante pour faire l’enseignement. À travers une randonnée en motoneige, le papa inclut des énigmes de mathématiques, qui sont plus faciles à assimiler, selon lui, qu’au coin d’une table. «On va corder du bois. On note des problèmes avec les cordes de bois», donne-t-il en exemple. Ils apprennent aussi des valeurs comme le respect de la nature, des animaux.

Cet enseignement individualisé s’avère bénéfique, évaluent les parents, qui notent une amélioration dans l’apprentissage. Ça n’empêche pas Nohlan et Jeremy de voir leurs amis, les fins de semaine.

Du temps de qualité

Après avoir désinscrit les enfants du registre du Centre de services scolaires de l’Énergie et les avoir inscrits pour l’école à la maison au ministère de l’Éducation, un projet d’enseignement a été soumis. Un répondant et des enseignants assurent un suivi auprès des parents, tant en français, qu’en anglais ou en mathématiques.

«On achète nos propres livres, on monte nos propres choses. On est vraiment autonome», poursuit Mme Landry. Les parents s’assurent d’aller au rythme des enfants et on prend une pause quand tout le monde juge que c’est le moment de le faire. Les parents estiment participer pleinement à la réussite scolaire de leurs enfants.

Les enfants n’ont pas à vivre le rythme effréné du retour à la maison après l’école. «La vie roule tellement vite pour tout le monde. Vite, vite, le matin, il faut se dépêcher pour aller travailler. Quand on fait les leçons avec eux, ils sont de bonne humeur, ils sont en forme. Ce n’est pas comme quand on arrive à 4 heures, on est fatigué et vite, il faut faire les leçons. Ça leur permet de ralentir», remarque Mme Landry.

Le plus important, c’est le temps de qualité que les parents passent avec Nohlan et Jeremy. Les enfants l’apprécient, tout autant. «Ça garde la bonne humeur et une belle vie de famille», évalue M. Cantin.

La famille prend les choses une année à la fois. Si la pandémie et les mesures sanitaires devaient perdurer l’an prochain, on n’hésitera pas à poursuivre l’expérience pour une seconde année. «Jamais, je ne croirai qu’on va être là-dedans jusqu’au secondaire», rigole M. Cantin.

Trois autres familles vivraient la même expérience dans la région de La Tuque.

«C’est l’école de la vie. Oui, on apprend à compter, parce qu’on est dans cet âge-là, mais il y a beaucoup d’autres choses qui sont la réalité aussi», résume Jean-François Cantin.