L’eau de bouleau : percée majeure dans les produits anti-âge

Importante innovation grâce aux Industries John-Lewis

INNOVATION. L’eau extraite du bouleau blanc, générée par le déroulage du bois menant la confection des bâtons produits chez Industries John-Lewis, est appelée à jouer un rôle majeur dans la fabrication de produits cosmétiques anti-âge plus performants que jamais.

Ce jeudi, Laratoire Boréaderme a lancé, dans les locaux d’Industries John-Lewis, une gamme de quatre produits pour les soins pour la peau, Bétula, soit un sérum pour le contour des yeux, une crème de jour, de nuit et une crème pour le corps, le tout, produit à base d’eau de bouleau utilisée par Industrie John-Lewis.

«Depuis 2015, on fait de la recherche appliquée à l’intérieur la sève de bouleau. On y a trouvé des vertus très intéressantes pour les produits de cosmétologie», indique Éric Bouchard, vice-président exécutif du groupe Rémabec. Des propriétés qui ont été mises en lumière grâce à des recherches menées par des chercheurs de L’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

La majorité des bouleaux utilisés proviennent de la région de La Tuque.

Fort pouvoir antioxydant

Chez Boréaderme, on précise que l’eau cellulaire végétale, qui est utilisée contient des composés phénoliques montrant un fort pouvoir antioxydant qui permet de limiter les phénomènes oxydatifs dommageables au niveau des cellules de l’épiderme. Son effet antioxydant est supérieur à celui de bleuets, de sureau et à la vitamine C.

«Les vertus du produit sont intimement liés à notre procédé de déroulage. Il y a un fractionnement des molécules qui amène cette activité intense positive pour les crèmes anti-âge», ajoute M. Bouchard. Ainsi, la crème montre des propriétés uniques pour la lutte contre le vieillissement de la peau, les agressions extérieures (rayons UV), la pollution, de même que les polluants.

L’extrait de bouleau protège également les cellules de la peau, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur et stimule la production de collagène et l’activité anti-inflammatoire.

Les investissements ont été apportés qui ont conduit les modernisations des dérouleuses d’Industries John-Lewis, propriété de Rémabec. «On a intégré un système de succion pour aller retirer cette sève, la capter et l’amener plus loin». On est en mesure d’en récolter une bonne quantité, correspondant à toutes les quantités de bois qui déroulé.

Atteindre les grands

Éric Bouchard précise que tout ce qui est fait actuellement l’est en laboratoire. Laboratoire Boréaderme de Saguenay distribuera le produit, mais on ne cache pas, chez Rémabec, que les vertus de l’eau de bouleau de la Haute-Mauricie pourraient aussi intéresser de grands joueurs de l’industrie.  «Notre premier défi sera d’amener cela à un niveau plus élevé, pour traiter l’ensemble de l’eau de bouleau qu’on a, afin de faire des produits qui vont être disponibles pour les grandes compagnies de produits cosmétiques comme Lise Watier ou L’Oréal […] On va aussi continuer à faire de la recherche appliquée dans notre produit parce que plusieurs ingrédients à l’intérieur de notre eau, que nous n’avons pas encore identifiés, sont actifs», dit M. Bouchard.

Éventuellement, il croit qu’on peut même atteindre l’industrie pharmacologique.

«C’était une volonté de développer des produits à haute valeur ajoutée à partir d’un résidu peu connu. Au niveau environnemental, c’est un défi qui est intéressant», explique le professeur André Pichette de l’UQAC, docteur en chimie des produits naturels.

Le projet remplit aussi un des objectifs de Rémabec, de valoriser l’ensemble de la fibre, avec les résidus du bois : l’eau de bouleau aura aussi son utilisation.

Quelques distributeurs ont déjà été identifiés dans différentes régions. À La Tuque, l’entreprise GP Santé offre les produits.

«Ce qui est intéressant, c’est un produit qui est fabriqué en partie à La Tuque. On aime bien encourager l’entreprise locale, cette valeur est importante pour nous», souligne avec fierté Jean-François Mador, un des propriétaires de GP Santé. Selon lui, l’ajout des crèmes en magasin complétera bien l’offre de produits et services santé.