Le voyage d’une vie

ÉDUCATION. Parmi les souvenirs impérissables que l’on conserve de son passage à l’école secondaire, les voyages de fin d’année se classent souvent en tête de liste des événements qui s’inscriront dans la mémoire pour la vie.

En marge du premier anniversaire de la COVID-19, alors que les voyages de fin d’année sont impossibles à réaliser cette année, des participants de La Tuque High School (LTHS) à un important voyage humanitaire au Guatemala, l’an dernier, ont pris le temps de se remémorer cette expérience inoubliable afin de la partager avec nos lecteurs.

Il est important de préciser que leur voyage a été effectué du 19 février au 3 mars 2020. Tout ce monde a pu rentrer à temps au pays, quelques jours avant le début du confinement.

Unanimement les jeunes de secondaire 4 et 5 (à ce moment) affirment avoir vécu le voyage de leur vie alors, dans un périple humanitaire très éducatif. Le groupe a vécu dans la communauté de San Miguel Dueñas, une ville de 13 000 âmes, avec une importante densité de population.

Vivant dans des familles locales, plusieurs ont noué des liens avec leurs familles d’adoption temporaire qu’ils conservent encore aujourd’hui. La plupart ont vécu dans des maisons où seules les chambres comptaient quatre murs. Un des murs de l’habitation était à l’air libre, directement à l’extérieur. Un concept de maisons à trois murs, difficile à s’imaginer en Amérique du nord.

La portion culturelle de leur voyage leur a permis de visiter des églises, des musées et même un volcan. On en parle avec encore beaucoup de précision, pour montrer combien cela a été marquant.

Le côté humanitaire de leur voyage consistait à aller confectionner des planchers de ciment dans des maisons où les familles plus pauvres vivaient directement sur le sol. Également, avant de partir, on avait effectué à La Tuque une collecte de vêtements, de jouets et de matériel scolaire remis à des enfants vivant dans la pauvreté.

Le soir, ils allaient jouer au basketball dehors avec des jeunes habitants de la petite ville, qui les ont très bien intégrés avec eux.

La pandémie

Alors que les bulletins télévisés commençaient à relater les effets devenant mondiaux de la COVID-19, on ne parlait pas de la pandémie, à la fin du mois de février de façon aussi grave qu’on le faisait en mars. C’est ce qui a permis aux jeunes et aux enseignants de pouvoir profiter pleinement de leur voyage, sans l’inquiétude du confinement qui commençait à poindre quelques jours après leur retour.

Pour tout le monde

On s’entend, le Guatemala, ce n’est pas une destination où on va toutes les fins de semaine. Les élèves ont trimé dur pour en arriver à s’offrir un tel périple. Mais la direction de l’école et les enseignants tenaient absolument à ce que tout le monde puisse y participer, pas seulement les élèves mieux nantis financièrement.

Dès leur secondaire trois, avec des enseignants et des bénévoles, ils ont multiplié les occasions de gagner de l’argent pour financer le périple. Laver des autos, amasser des bouteilles et des canettes, aller emballer chez Maxi, faire cuire des hot dogs, rien n’a été négligé pour atteindre l’objectif de 30 000$ que coûtait le voyage. De nombreuses entreprises locales ont aussi contribué, de telle sorte que la seule implication financière demandée aux parents aura été de 350$.

Bouffe et climat

Souvent, ce qui dépayse lors de voyages étrangers, c’est ce qu’on y mange et la manière dont on y vit.

L’aspect nourriture a plu à certains, à d’autres moins. Des plats locaux leur étaient servis, du poulet, beaucoup d’oeufs et des fèves au lard, alors que d’autres ont réussi à manger de la pizza et du spaghetti.

L’arrivée là-bas en a impressionné plusieurs, d’autant plus qu’ils ont troqué le climat très froid de cette fin février pour des températures nettement plus chaudes.

Mais tout le monde a retenu l’aspect différent avec lequel les Guatémaltèques affrontent la vie. Les gens y sont moins stressés. Ce qu’ils ne peuvent faire aujourd’hui sera remis au lendemain sans aucun problème.

À lui seul, le fait de se lever le matin avec la vue d’un volcan comme paysage représente tout un dépaysement.

Il fallait évidemment prévoir la barrière de la langue. Aussi, avant de partir, tout ce monde a suivi une formation de trois semaines en espagnol avec un parent qui parlait cette langue.

Un an plus tard, outre les souvenirs nombreux, un des apprentissages que tirent les jeunes de ce voyage est la chance de vivre dans un milieu comme La Tuque, où la pauvreté ne fait pas partie du paysage, bien qu’aucun élève n’ait vécu dans une famille moins bien nantie financièrement.

Pour les enseignants, il s’agit du plus important voyage de l’histoire de La Tuque High School. Il n’est pas rare que des voyages étudiants de fin d’année amènent les élèves aux États-Unis comme ce fut le cas en 2018, en Californie.

Quand on leur demande s’ils sont prêts à répéter pareille expérience, les enseignants n’ hésitent pas une seule seconde. Ce sont d’ailleurs les enseignants Kirk Dinan et Brittany Leblanc qui ont eu l’idée de cet ambitieux voyage, après s’être assuré de la participation de Martin Goudreault, qui compte plusieurs voyages avec les élèves à son actif.

Qui sont les participants?

Justin Provost, Justin Labbé, Willyam Ricard, Marylee Olsen, Shanie Pittikwi-Lacasse, Jayden Fournier, Madeleine Villeneuve, William Gaudreault, Alexandre Mador et Fred Charland ont pris part à ce voyage, tout comme les enseignants Brittany LeBlanc, Kirk Dinan et Martin Goudreault qui les ont accompagnés.