Le statu quo pour les services à la population
SANTÉ. Sans surprise, compte tenu de son statut majoritaire, le gouvernement libéral a confirmé cette semaine l’adoption du projet de loi no 10, annonciateur de changements majeurs dans l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux. Une vaste restructuration à laquelle n’échappent assurément pas la Mauricie et le Centre-du-Québec…
«Les 12 établissements publics régionaux, de même que l’Agence de la santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec, seront fusionnés dès le 1er avril, confirme le président-directeur général de l’Agence Gaétan Lamy. Ce processus entraînera la création du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie et du Centre-du-Québec, une entité qui sera gouvernée par un seul conseil d’administration.»
De règle générale, des changements aussi majeurs – et imposés – suscitent grogne et résistance chez ceux qui les subissent. Contre toute attente, ils semblent plutôt accueillis positivement par M. Lamy et les directeurs généraux des 12 établissements concernés.
«La décision du projet de loi s’est prise à l’Assemblée nationale; notre rôle ne consiste pas à la critiquer, mais à mettre en marche les différentes orientations qu’on nous fournit, au meilleur de nos capacités, afin de continuer à dispenser les services les plus accessibles, et de la meilleure qualité possible aux patients.»
Or, à ce chapitre, Gaétan Lamy estime qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour l’instant. À court terme, les modalités d’accès aux services demeurent exactement les mêmes pour la population. «Le 1er avril, les coordonnées des 132 points de service sur le territoire, les prises de rendez-vous, les façons de consulter un professionnel de la santé ou un intervenant social seront toujours les mêmes. La Loi vient modifier les structures administratives du réseau, pas sa raison d’être.»
À plus long terme? Le gestionnaire entrevoit certains changements, certes, mais la plupart lui apparaissent positifs. «Par exemple, j’estime qu’une collaboration accrue entre l’ensemble des établissements régionaux pourrait engendrer un meilleur partage des bonnes pratiques individuelles et des programmes les plus efficients.»
Gérer l’insécurité
Cela dit, Gaétan Lamy est loin d’imaginer que les prochaines semaines se dérouleront sans heurts ou n’apporteront pas leur lot de défis! Le principal se situe sans doute au niveau de la gestion et du soutien administratif, où le personnel est confronté à beaucoup d’inconnu et d’incertitude.
«Lorsqu’ils lisent, dans les journaux, que la réorganisation se traduira par 6000 mises à pied ou départs à la retraite au Québec, ces personnes se posent plusieurs questions bien légitimes; il faut s’assurer d’obtenir toutes les réponses, puis leur fournir en toute transparence. Mais déjà, on peut rappeler que nos 132 sites et installations devront encore être gérés dans l’avenir : des rôles différents seront ainsi proposés aux gestionnaires, qui pourront choisir de les assumer ou non.»
Des économies de 220 M$ Par ailleurs, le ministre responsable du dossier, Gaétan Barrette, n’a jamais caché qu’un des objectifs prioritaires de cette réorganisation est financier : cette réduction des structures et de la bureaucratie devrait entraîner, selon lui, des économies avoisinant 220M$ lorsque la réforme de structures sera complétée. Quels seront les impacts dans la région? À défaut de pouvoir déjà fournir des chiffres précis, Gaétan Lamy rappelle qu’environ 6% de la population québécoise est située dans ces régions; de façon proportionnelle, il s’attend donc à des économies tournant autour de 11 ou 12M$. «De même, je ne sais pas encore si ces économies serviront seulement à équilibrer les finances publiques, ou si elles seront réinvesties en partie dans les services et équipements aux patients. C’est le genre de questions pour lesquelles je compte faire preuve d’une entière transparence, dès que j’obtiendrai les réponses.» Dès le 1er avril, le nouveau Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie et du Centre-du-Québec regroupera 13 organisations, soit : – l’Agence de la santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec; – les 12 établissements publics : o le Centre de réadaptation en dépendance Domrémy-de-la-Mauricie – Centre-du-Québec; o le Centre jeunesse de la Mauricie et du Centre-du-Québec; o le Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement de la Mauricie et du Centre-du-Québec – Institut universitaire; o le Centre de réadaptation en déficience physique InterVal; o les huit centres de santé et de services sociaux : ? CSSS d’Arthabaska-et-de-l’Érable; ? CSSS de Bécancour–Nicolet-Yamaska; ? CSSS Drummond; ? CSSS de l’Énergie; ? CSSS du Haut-Saint-Maurice; ? CSSS de Maskinongé; ? CSSS de Trois-Rivières et son Centre hospitalier affilié universitaire régional; ? CSSS de la Vallée-de-la-Batiscan.