Le règlement sur les vélos en hiver pourrait être modifié

Questionné à propos de la pertinence du règlement sur les vélos en hiver, le maire Réjean Gaudreault a signifié lors de la dernière assemblée publique le conseil se devait de réagir pour la sécurité des gens. «Si on est capable de nous prouver que c’est un sport qui peut être fait de façon règlementaire, le règlement peut être modifié», a confirmé le maire.

L’Écho a fait état des nombreux commentaires émis en ligne sur notre site www.lechodelatuque.com par les citoyens à propos du règlement sur les vélos l’hiver. Sans compter toutes les émissions et les médias qui ont approché la municipalité sur ce point.

Rappelons que la municipalité s’est fait un devoir de ramener ce règlement de 1988, suite au décès de Serge Venne au début du mois de janvier. «Nous avons eu des approches pour l’émission de Dutrizac et de François Paradis, et aussitôt que le recherchiste a su qu’il s’agissait d’un dossier de 1988, il m’a dit: "C’est quoi l’idée, on pensait qu’il s’agissait d’un nouveau règlement que vous avez adopté en panique". Donc, il faudrait peut-être se rentrer une chose en tête. En 1988, le conseil municipal en place avait adopté le règlement 872 qui a 110 articles dedans. Ce n’est pas un règlement juste sur les vélos. Le titre de l’article 28 est motocyclette. Ce n’est même pas marqué vélo. Quand on arrive au paragraphe 3, on peut lire : "Pour interdire la moto et les cyclomoteurs". On ne parle pas juste de vélo, mais de moto. J’imagine qu’à cette époque, les élus se sont dit tant qu’à interdire les motos, on va interdire les vélos aussi. Mais, on est en 1988, 20 ans avant aujourd’hui. Il n’y avait pas beaucoup de gens à l’époque qui utilisait le vélo. Il n’y avait pas ces nouveaux pneus d’hiver. À La Tuque, on met 80 % de sable, contre 20 % de calcium. Contrairement aux grosses villes qui mettent plus de calcium. Disons que la rue St-Antoine n’est pas une rue à se promener en vélo sans être munie de pneus spéciaux. Une glissade est vite faite», répond le maire Gaudreault. «Si en 2009, il y a des pneus qui sont adaptés et sécuritaires, c’est sûr qu’on peut entreprendre une modification du règlement, poursuit le premier magistrat.. Mais, il y en a qui sont parti en épingle avec ça. Quand on est rendu à nous traiter d’Hérouxville du vélo, il faut être partiellement niaiseux. Si l’individu nous traite d’Hérouxville, lui c’est un niaiseux.» «Si on est capable de nous prouver que c’est un sport qui peut être fait de façon règlementaire, le règlement peut être modifié. Mais si on ne prend pas les moyens pour avoir de la sécurité pour nos gens, on va se faire blâmer à l’inverse de ne pas avoir réagi. Oui, nous avons demandé à la Sûreté du Québec de faire applique ce règlement. (…) Donc, les gens qui circulent à vélo l’hiver peuvent avoir une contravention. Tout dépend du jugement du policier. Mais ce n’est pas dans l’intention de brimer les cyclistes. Tout est rendu discriminatoire aux yeux des gens. Mais c’est sûr qu’un règlement, ça brime quelqu’un», conclut le maire.

Le citoyen André Simard, adepte du vélo depuis de nombreuses années, a signifié son mécontentement quant à ce règlement qui sort de l’ombre. «Quand vous avez dit à un média qu’il fallait avoir un aspect suicidaire pour se promener en vélo l’hiver, ça m’a touché profondément. Jamais que je mets ma vie en danger, je me protège.»