Le régime de retraite et les salaires toujours au cœur du litige
RELATIONS DE TRAVAIL. Les employés syndiqués du CIUSSS-MCQ (Centre de santé de services sociaux du Haut-St-Maurice) ont tenu une journée de grève ce mercredi devant l’établissement.
Ils notent peu de progrès enregistré depuis le dernier débrayage. «Oui il y a eu du développement aux tables sectorielles. Ce que cela signifie, c’est que pour tous les petits sous-groupes, il y a des règlements qui se font, la plupart à des coûts zéro, des choses comme la réorganisation du travail à l’interne. Cela représente de très petites dépenses ou pas de dépense pour le gouvernement. Mais au moins il y a des ententes», concède Paul Lavergne président du conseil central de la CSN. Celui-ci dit avoir constaté un changement d’attitude de la part de la partie patronale, lorsque des sondages laissaient transparaître un appui en faveur des syndiqués du secteur public. Par contre, relève-t-il, il n’y a aucun changement à la table centrale au niveau des salaires et du régime de retraite des syndiqués. « C’est la raison pour laquelle on est encore dehors aujourd’hui. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le gouvernement est en demande pour toucher au RREGOP (régime de retraite), qui est capitalisé à 98,4 % (…) Pour les salaires, il y a encore la même offre qu’au début», fait valoir M. Lavergne.
10 jours supplémentaires de grève
«Nous avons tenu une assemblée spéciale pour un vote de grève demandant 10 jours supplémentaires à ce qu’on avait déjà obtenu (grève légale de six jours). Le vote secret est sorti à 95,3 % en faveur de cette grève», annonce June Brown, déléguée CSN des employés de bureaux du Centre de santé de La Tuque.
«C’est la tape dans le dos», commente Paul Lavergne qui indique que pareille consultation va se tenir dans les autres établissements du CIUSSS. « Ce sont les outils dont on avait de besoin pour faire savoir au gouvernement que nous n’avons pas l’intention de lâcher», enchaîne June Brown.
« Nous avons su que la FIIQ a signé une entente au niveau de la table sectorielle, mais ils ont reculé devant leurs demandes patronales. Rien de plus, rien de moins de ce qu’on avait déjà. Eux, ils ont retiré leurs plaintes au niveau sectoriel pour obtenir d’autres conditions. Sauf que c’est au détriment de l’équité salariale. Nous avons un métier qui comprend beaucoup de femmes. Nous, ce qu’on dit avec CSN, c’est qu’on ne peut pas reculer là-dessus (…) nous on veut continuer à se battre pour cela», signale Sandra Tremblay, vice-présidente, Soins infirmiers et cardio respiratoires (SICR), CSN.
Une assemblée sera tenue chez le personnel infirmier demain soir (jeudi) et c’est à ce moment que les membres décideront s’ils optent pour des journées de grève supplémentaires.
Vers l’entonnoir
«Le gouvernement tente de diviser les travailleurs en répandant des ententes ici et là dans les tables sectorielles. Nous, on est dans le «crunchy», on s’en va vers l’entonnoir. Les clauses monétaires et de régimes de retraite sont les deux points sur lesquels il n’y a rien de réglé. Ça peut être mêlant pour la population, il (le ministre) dit : il y a des ententes ici là, ce sont des ententes sur certains items de la convention, mais pour les points majeurs, il n’y a rien de réglé dans aucun syndicat», martèle Denis Giguère, conseiller syndical à la CSD, qui représente les employés généraux.