Le projet BELT a toujours eu cette ampleur

ÉCONOMIE. Le directeur général de Bioénergie La Tuque (BELT) Patrice Mangin affirme que le directeur de l’usine WestRock de La Tuque, Pierre Pacarar, a «une totale incompréhension» du projet de bioraffinerie forestière.

«M. Pacarar crie au loup, mais on n’a pas vu le loup encore», lance M. Mangin.

Des représentants de Neste sont venus à La Tuque les 26 et 27 novembre pour des sélections éventuelles du site du projet et une présentation du chef de projet devant le maire.

M. Mangin insiste : le projet a toujours été de 650 000 tonnes métriques de résidus forestiers par année. «Quand il dit que c’était un petit projet, devenu un gros projet, eh bien, non. Il ne peut pas dire ça. Lors d’une présentation le 12 mars 2015, BELT n’avait pas encore été créé […] La première chose était l’installation d’une bioraffinerie pouvant traiter environ 650 000 tonnes par an de résidus forestiers et produisant un biodiésel directement utilisable dans les moteurs actuels», pour soutien M. Mangin qui affirme que BELT envisage toujours utiliser 650 000 tonnes par année.

Le plan stratégique de BELT est suivi à la lettre et l’objectif d’implantation de l’usine est toujours pour 2023 : «C’est un échéancier planifié avec Neste et la réponse est absolument positive».

Il ajoute que lors de la réunion de fondation de Bioénergie La Tuque, le 17 avril 2015, un représentant de WestRock comptait dans le conseil.

«Nous aimerions bien que WestRock revienne à notre conseil, de façon à travailler ensemble, mais encore faudrait-il que M. Pacarar réponde à nos invitations», lance Patrice Mangin.

Des représentants de plusieurs entreprises forestières de La Tuque auraient participé à une matinée de travail, cette semaine, en compagnie de dirigeants de Neste. «J’ai proposé à M. Pacarar de le rencontrer personnellement avec l’ancien directeur de l’usine, Stéphane Rousseau, qui est membre de notre conseil d’administration. Il n’a pas répondu à ma demande».

M. Mangin se dit d’avis que les 111 fournisseurs latuquois de WestRock aimeraient bien doubler leur chiffre d’affaires avec le projet de bioraffinerie.

«La Chambre de commerce fait son travail de développement. BELT est membre de la Chambre. Nous allons créer 490 emplois permanents. Est-ce que c’est ça que M. Pacarar ne veut pas voir arriver ? Il y a un autre point positif : du fait qu’il y aura deux usines, il y aura plus de choix d’entrepreneurs et de fournisseurs, plus de chiffre d’affaires et peut-être même de nouvelles entreprises. Ça, c’est bon aussi pour WestRock d’avoir plus de choix».

Il dit constater que beaucoup de jeunes sont attirés par l’aspect vert de la nouvelle entreprise qu’il veut implanter.

Selon M. Mangin, 4,9 millions de tonnes de biomasse forestière sont allouées au Québec pour l’industrie par le ministère de la Forêt de la faune et des parcs. «On ne touche pas à la même fibre que lui, on n’est pas dans le même marché». Il affirme qu’à peine 3,5% de ce volume de résidus forestiers seraient actuellement utilisés par l’industrie.

«Nous allons faire des carburants renouvelables. Si les réglementations au Québec et au Canada ne sont pas suffisamment avancées, elles le sont aux États-Unis. Si vous vendez des carburants renouvelables aux États-Unis, vous avez des crédits […] pour qu’ils soient qualifiés, nous ne pouvons pas prendre ce qu’utilise WestRock, de la fibre blanche, au niveau des sciures et des rabotures», tranche Patrice Mangin.

BELT aura besoin de Ville de La Tuque. Patrice Mangin souhaite que tout se fasse en collégialité. «M. Tremblay (le maire de La Tuque) ne peut pas dire : je suis contre le projet, car le projet, de toute façon, va se faire. Comme maire, sa responsabilité est de nous aider à préparer tout ça», croit également le directeur général de BELT.

Des consultations citoyennes auront lieu dès le début de l’an prochain pour répondre aux questions de la population par rapport à ce projet.