Le manque d’eau paralyse les activités d’un hôtel

L’absence de pluie cause de véritables maux de tête aux résidents qui comptent sur des puits souterrains pour s’approvisionner en eau.

C’est également le cas des dirigeants de l’hôtel chez Marineau, de Mattawin, qui ont dû fermer temporairement l’établissement jeudi soir, parce que leurs réservoirs se sont retrouvés à sec.

«Hier, (jeudi) on a manqué d’eau», signale le propriétaire, Donald Desrochers. La pompe qui alimente les trois gros réservoirs d’eau de l’établissement hôtellier a cessé de fonctionner. La rivière Saint-Maurice étant basse, il en est de même pour les nappes phréatiques.

«Hier soir, on a reparti les pompes et ce matin, les trois réservoirs sont pleins», ajoute M. Desrochers, pleinement conscient que cette situation est quand même fragile.

L’établissement a pu ouvrir ses portes vendredi, mais on a avisé les clients que les toilettes ne sont pas accessibles et qu’on doit boire de l’eau en bouteille, jusqu’à nouvel ordre.

«On sait que ce n’est pas idéal. On doit y aller au jour le jour. Si demain, la pompe arrête, on va fermer», avertit le propriétaire.

Il a fait appel à l’entreprise qui a aménagé le système pour fournir l’eau à son établissement de Mattawin pour trouver des solutions, à plus long terme, soit dans le puits actuel ou par un nouveau puits pour s’assurer d’une alimentation convenable en l’eau.

En dix-huit ans pour les hôtels Marineau, Donald Desrochers se rappelle avoir vécu pareille situation une autre fois, il y a une dizaine d’années. On avait alors creusé pour trouver une source d’eau.

Toutefois, même si le niveau d’eau est bas, sa qualité est excellente, assure le propriétaire : «On fait analyser notre eau toutes les semaines. On l’envoie à un laboratoire à Trois-Rivières et l’eau est parfaite».

Environnement Canada prévoit de la pluie pour les prochains jours ce qui, espèrent plusieurs, devrait régler une bonne partie du problème.

Du jamais vu depuis 1950

Ceux qui ont l’impression que le niveau d’eau de la rivière Saint-Maurice n’a jamais été aussi bas n’ont pas la berlue: il faut remonter jusqu’à 1950 pour retrouver un printemps aussi sec en termes de précipitation.

Il se pourrait même que cela fasse plus longtemps car Hydro-Québec n’a commencé à comptabiliser ce type de données en… 1950.  « La crue printanière, sur la rivière Saint-Maurice, a été nettement inférieur à ce que nous connaissons normalement, explique Francis Labbé, chef Affaires publiques et médias à la société d’État.

Cela s’explique par deux principaux phénomènes poursuit le porte-parole d’Hydro-Québec. « Premièrement, le couvert de neige a été inférieur aux normales, de l’ordre de 10% jusqu’à 25% dans certains secteurs de la Mauricie.  Deuxièmement, les précipitations reçues sont nettement inférieures aux normales. Par endroits, nous n’avons reçu que 40% des précipitations que nous recevons normalement entre le 1er avril et le 13 juin. »

Hydro-Québec a réagi à la situation en fermant ses réservoirs plus tôt qu’à l’habitude, soit entre une semaine et 10 jours selon les secteurs. Mais le faible couvert de neige et surtout les très faibles précipitations ont ralenti considérablement le remplissage des réservoirs. « Résultat, les niveaux de nombreux cours d’eau sont donc plus bas qu’à l’habitude et la prudence est de mise pour les plaisanciers », met en garde Francis Labbé.

Présentement, le débit du Saint-Maurice se situe environ à 240 mètres cubes par seconde, ce qui a déjà été observé dans le passé. Le débit peut fluctuer et il peut être inférieur à cette valeur à certains moments de la semaine. « Nous soutenons ce débit avec le réservoir Gouin et il devrait augmenter au cours des prochaines semaines, mais le débit de la rivière Saint-Maurice reste tributaire des conditions météorologiques », explique le porte-parole d’Hydro-Québec.

Selon les prévisions météorologiques, des précipitations parfois fortes sont attendues dans la semaine à venir, ce qui pourrait améliorer les choses sur plusieurs plans d’eau de la Mauricie. « Il faudra toutefois des précipitations soutenues afin de ramener la situation proche de la normale.  Bref, n’en déplaisent aux vacanciers, nous sommes nombreux à espérer que les précipitations seront plus présentes au cours des mois d’été », termine Francis Labbé.

Voici la vue vers le sud au quai municipal Dénommé-Goyette. De nombreuses personnes ont affirmé à L’Écho de La Tuque n’avoir jamais vu ça.