«Le défi le plus criant dans nos régions, c’est la disponibilité de la main-d’œuvre» – Guy Cormier

ÉCONOMIE.  Devant les membres de la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice (CCIHSM), le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, a rappelé que l’économie de la Mauricie poursuit sa croissance, même si elle le fera avec un rythme un peu moins soutenu que l’économie de l’ensemble du Québec. En toile de fond, une étude économique publiée par le mouvement Desjardins. Il mentionne que le Haut-Saint-Maurice a des défis économiques à relever en commençant par la décroissance de la population. «La forte dépendance de l’économie régionale envers le secteur forestier représente aussi un enjeu, surtout que c’est un secteur qui a connu sa part de difficultés depuis plusieurs années», n’a-t-il pas manqué de faire observer. Il parle de coopération, en faisant un parallèle avec le projet de minicentrale Manouane-Sipi : «Un projet de longue haleine, qui nécessite doigté, persévérance, et beaucoup de collaboration». BELT Guy Cormier cache difficilement son enthousiasme devant un projet comme celui de de Bioénergie La Tuque (BELT) avec lequel il s’est familiarisé lors de sa visite à La Tuque. «Créer de la richesse à partir d’une biomasse abondante, accessible et renouvelable, tout en facilitant le reboisement en nettoyant le sol des forêts : voilà en effet un projet novateur, emballant et rassembleur. Pas étonnant que votre projet ait déjà suscité l’intérêt des chercheurs, des gouvernements, du secteur privé et des communautés autochtones (…) On est dans une période où on parle amplement des enjeux de défi climatique, on a un projet sur la table qui veut aborder ces problématiques, il faut s’y intéresser».

Patrice Mangin, de BELT, Guy Cormier et Patrice Bergeron, de BELT.
M. Cormier rappelle qu’à l’échelle du Québec et du Canada, l’économie traverse actuellement une très bonne période. L’entente de principe intervenue fin septembre pour la conclusion d’un Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) représente, dit-il, une bonne nouvelle. La région se prend en main Il ajoute que le Mouvement Desjardins veut accompagner les entreprises qui souhaitent diversifier leurs marchés. «Même si le contexte global est aujourd’hui plus prévisible et plus prometteur, nous n’en devons pas moins nous attaquer aux défis auxquels nous avons à faire face dans nos communautés (…) Le défi le plus criant dans nos régions, et c’est le cas ici aussi, c’est la disponibilité de la main-d’œuvre», poursuit le président. Parmi les défis : la difficulté de retenir les jeunes ou encore d’en attirer en provenance des grands centres, remplacer les travailleurs qui partent à la retraite, le manque de travailleurs spécialisés dans certains secteurs. Un autre défi : continuer à diversifier l’économie. Il souligne les solutions mises de l’avant : «Je pense par exemple à Arbec, une division du Groupe Rémabec qui a aménagé une unité d’hébergement à Parent afin d’accroître la rétention de ses employés». Il indique que le mouvement Desjardins va continuer de s’impliquer, autant dans le soutien des jeunes dans leur réussite scolaire que dans l’appui aux organismes qui travaille avec eux.
Le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Guy Cormier. À gauche, Karine Rochette, directrice générale de la CCIHSM.
«C’est dans cette optique que notre programme Créavenir vient donner une chance aux jeunes entrepreneurs de 18 à 35 ans qui ne se qualifient pas pour un financement traditionnel. Ici à La Tuque, Créavenir a donné un coup de pouce aux jeunes entrepreneures qui viennent de déménager leur boutique «Kirano Santé» sur la rue Commerciale», a noté Guy Cormier. Il rappelle l’existence d’un Fonds de 100 M$ visant à soutenir les initiatives en provenance des communautés. «Au début du mois, nous avons annoncé, en Mauricie, un appui à deux projets importants en matière de soutien à l’entrepreneuriat. Un avec la zone entrepreneuriale du Cégep de Trois-Rivières, en vue de soutenir la croissance accélérée des entreprises, particulièrement celles qui comptent de trois à cinq ans d’existence. Et l’autre avec Innovation et développement économique Trois-Rivières pour la mise en place d’un accélérateur d’entreprises dans le nouveau district entrepreneurial innovant, l’Open Trois-Rivières. Ce ne sont pas les seuls projets qui seront appuyés en Mauricie par notre fonds de 100 M$. D’autres investissements seront annoncés l’an prochain, pour un total de près de 4,2 M$ dans votre région» a-t-il aussi annoncé. À la période de questions, le grand chef du conseil de la nation Atikamekw, Constant Awashish, a souhaité la création d’un guide pour les futurs entrepreneurs, portant sur les réalités économiques.

Il y a 350 000 entreprises qui font affaires chez Desjardins. On voit aujourd’hui le défi de transfert d’entreprise, de relève entrepreneuriale et pour nous, c’est fondamental que nos entreprises puissent continuer de prospérer avec une propriété québécoise Guy Cormier