Le Collège Shawinigan est à La Tuque pour rester

Carl Pedneault et Guy Dumais, respectivement directeur du CEC de La Tuque et directeur général du Collège Shawinigan.
ÉTUDES. Le 50e anniversaire de la création des CÉGEPS au Québec représente une belle occasion de faire le point sur l’enseignement post-secondaire dispensé dans les petites régions comme la Haute-Mauricie. Le CÉGEP de Shawinigan, devenu le Collège Shawinigan en 1994, dispense de la formation post-secondaire depuis 1968. La Haute-Mauricie possède son centre d’enseignement collégial (CEC) depuis 2003. Tous profils confondus, 53 élèves le fréquentent actuellement. Un nombre qui demeure stable à travers les années. Le CEC de La Tuque tient à offrir des formations en fonction des besoins exprimés par le milieu. «On est très fier de notre centre d’études collégiales», affirme d’entrée de jeu Guy Dumais directeur général du Collège Shawinigan. Un des partenaires essentiels à la survie du CEC en Haute-Mauricie est Ville de La Tuque. «On a rencontré le nouveau maire (Pierre-David Tremblay) qui nous a donné son appui total pour le maintien et le développement du CEC», indique également Guy Dumais. D’ailleurs, pour inciter les jeunes continuer à étudier à La Tuque la municipalité offre chaque année 30 bourses de 1000 $ à des élèves qui fréquentent le CEC. Non seulement le CEC de La Tuque souhaite-t-il poursuivre sa mission, mais il veut développer de nouvelles formations en fonction des besoins du milieu. Cet élément est dans les lignes directrices de ses orientations des prochaines années. «On est à l’écoute des besoins des entreprises pour voir comment on pourrait arriver à y répondre», enchaîne Carl Pedneault, directeur du CEC de La Tuque. On veut aussi envoyer un message clair aux entreprises de La Tuque qui ont des besoins de formation. «Que ce soient des services à la carte, des cours comme l’anglais des affaires, Word, Excel, on est en mesure de donner cela ici», poursuit M., Dumais. Un des besoins exprimés depuis plusieurs années est en soins infirmiers. Une nouvelle cohorte est donc formée chaque trois ans. Leur taux de placement, à la fin de leurs études, est d’ailleurs excellent. La cohorte actuelle de 11 étudiants est actuellement dans sa deuxième année. Le CEC de La Tuque offre également une formation pré-universitaire en sciences humaines. Le programme Tremplin DEC permet d’explorer quelques formations afin que des étudiants à faire des choix plus précis sur les matières où ils souhaitent étudier. Il s’adresse aux jeunes qui veulent aller faire un programme technique, mais qui n’ont pas le prérequis ou qui souhaitent visiter quelques programmes afin de définir leur champ d’études. Une option envisageable, quand on sait que 50 % des élèves se réorientent après leur première année au collégial. Sciences de la nature à La Tuque ? Le programme de Sciences de la nature pourrait aussi être offert à La Tuque. Pour cela, il faudrait qu’une dizaine d’étudiants s’inscrivent et ces jeunes pourraient demeurer dans leur milieu d’origine sans avoir à s’expatrier pour suivre le programme. Chaque année, quatre ou cinq étudiants manifestent le désir de suivre Sciences de la nature à La Tuque. «On serait prêt à le donner. La population doit savoir qu’elle a un bon CÉGEP à La Tuque. Même si c’est un petit centre, c’est la même qualité qu’au Collège Shawinigan. La force du Collège Shawinigan c’est son équipe», insiste Guy Dumais. «On a les infrastructures pour toute la formation des cours spécifiques, on a des partenariats avec la Commission scolaire», relate Carl Pedneault. Il est même prévu, pour certains laboratoires (en sciences de la nature), de noliser un autobus et d’amener les étudiants dans les installations du Collège Shawinigan. «Ils pourront faire des laboratoires de chimie, de biologie et de physique. C’est intéressant, car on leur donne accès à nos laboratoires, qui sont parmi les mieux équipés au Québec», mentionne M. Pedneault. «En sciences, le Collège Shawinigan est très fort, notamment par la présence de notre centre de recherche CNETE», complète M. Dumais. Les mêmes ressources professionnelles qu’à Shawinigan Les élèves qui fréquentent le CEC de La Tuque ont accès aux mêmes ressources professionnelles que ceux qui étudient au Collège Shawinigan. MM. Dumais et Pedneault relèvent que les retombées économiques générées par le centre en région sont excellentes. À l’instar des élèves qui demeurent à La Tuque, une douzaine d’enseignants se rendent régulièrement au centre afin de dispenser les formations. Le taux de réussite des étudiants de La Tuque serait comparable aux autres centres. «Plus on va avoir des étudiants ici, plus la carte de service va s’élargir», relatent les deux administrateurs. Les enjeux L’objectif, pour les prochaines années, sera de développer de nouveaux services et poursuivre la modernisation des locaux de l’école Marie-Médiatrice. «On souhaite aussi se rapprocher de plus en plus des entreprises et leur demander : de quel type d’employés avez-vous besoin ?» Par exemple, des techniques en chimie analytique, en informatique, en génie mécanique peuvent répondre à des besoins identifiés par des entreprises d’ici. Démocratiser la formation post-secondaire Aux dires de Guy Dumais, la création des CÉGEPS a inévitablement rendu accessible la formation post-secondaire à une clientèle qui, autrement, n’aurait pas toujours pu en profiter à cause de l’éloignement. «Ce qu’on voulait à l’époque, c’était démocratiser l’enseignement supérieur, qui n’était réservé qu’à l’élite urbaine». En 1968, la formation technique était donc offerte en région, avec une portion de formation générale. «Apprendre à lire, écrire, à comprendre les textes, pour réfléchir, à comprendre le monde dans lequel on vit», voit-il comme objectifs.