Le chien, meilleur ami de l’homme
Depuis plus d’un an, les résidents en hébergement soins de longue durée du CIUSSS-MCQ, centre de La Tuque, ont de la belle visite, chaque deux semaines.
Dr Mélissa Blackburn, propriétaire de la clinique vétérinaire Méliblack, a institué un programme de zoothérapie pour le bénéfice de 80 résidants des 3e, 4e et 5e étages. Trois équipes de deux maîtres avec leurs chiens viennent ainsi faire du bien aux résidents du CIUSSS.
Le chien est le meilleur ami de l’humain et il le prouve plus que jamais. Les équipes comprenant un gros et un petit chien pour des raisons bien spécifiques. «Souvent, au début, les personnes préfèrent davantage le petit chien. Deux fois, les gros chiens sont plus impressionnants mais les résidents masculins les préfèrent. Les femmes vont préférer les petits chiens et un coup que ça va bien, on va introduire le gros chien fin. Et si la personne ne veut pas, on respecte ça bien évidemment», poursuit Dr Blackburn.
Ce qu’elle apprécie particulièrement de ce programme c’est de voir les yeux des résidents, qui se bercent dans leurs chaises, s’illuminer tout à coup à la vue des animaux.
«L’automne dernier, j’accompagnais une équipe, agenouillée auprès d’un homme en chaise roulante. Avec la propriétaire de la chienne, on essayait de la faire asseoir pour qu’elle demeure tranquille, le temps que le monsieur la flatte et la chienne m’a carrément éternué en pleine figure. Le monsieur a ri, il a ri, ça a été un beau moment et ça lui a fait du bien», donne-t-elle en guise d’anecdote.
Cela l’amène à constater que certains résidents ne reçoivent pas beaucoup de visiteurs. Ces quelques minutes consacrées à leurs amis animaux leur apportent énormément. «Il y en a qui ont possédé des animaux quand ils étaient jeunes. Ça leur rappelle des souvenirs et les stimule beaucoup», évoque également docteur Blackburn qui ne voit que du positif dans une telle action.
Des chiens très sociables
Ce ne sont pas n’importe quel chien qui peut participer à la zoothérapie. De prime abord, les animaux doivent avoir un comportement sociable et être portés vers les gens. « Les chiens, je les ai tous évalués pour être certaine qu’ils ne démontrent pas de signes d’anxiété. Ce ne sont pas tous les chiens qui vont accepter de se faire prendre», fait remarquer Dr Mélissa Blackburn.
«C’est sûr que les gens font simplement flatter les chiens, mais on veut diminuer les risques au niveau de la santé publique. Les chiens sont en pleine santé, ils ont été vus annuellement, ils ont leur vermifuge, ils sont vaccinés», assure Mélissa Blackburn. Une des bénévoles confiait que sur les trois chiens qu’elle possède, un seul est jugé apte à la zoothérapie.
Les gens qui sont hospitalisés pour les soins de courte durée n’ont pas accès à ce programme.
«Les gens aiment la communication avec les animaux, par les caresses. C’est aussi une belle façon d’atteindre une certaine discipline pour les animaux qu’on n’aurait peut-être pas autrement», rapporte Louise Houde, bénévole depuis trois mois.
«On fait certainement une différence dans leur quotidien, parce qu’ils vivent un quotidien très routinier. Casser un peu la routine, ça fait du bien, » raconte Pauline Gervais, qui fait équipe avec Ziva, un teckel-pinscher depuis le début du programme. Mme Gervais sait ce dont elle parle, elle a été infirmière pendant 35 ans au Centre de santé de La Tuque.
C’est la récréologue Stéphanie Lavergne qui a suggéré un programme de zoothérapie à Dr Blackburn, imaginant un avantage important pour les résidents. « J’ai trouvé que c’était une très bonne idée. Je savais que mes chiens étaient adéquats pour cela, puisque je les amène déjà à l’école pour un programme de prévention des morsures auprès des jeunes», relate la vétérinaire.
D’ailleurs, à ce chapitre, le programme, qui existe depuis six ans aux écoles Centrale et Jacques-Buteux, apporte de bons résultats.
Anne-Sophie Brunelle, conseillère en communication au CIUSSS-MCQ, a confirmé à TC Media que des programmes de zoothérapie sont également proposés dans d’autres établissements de santé de la région.