L’Atelier mécanique industrielle est comme une famille

L’Atelier mécanique industrielle de La Tuque a vu le jour en juin 1994 et a toujours été située dans les mêmes locaux du 999 Boulevard Ducharme. Louison Proteau a investi une somme de 150 000 $ pour démarrer l’entreprise en compagnie d’un associé qui est demeuré au sein de l’entreprise pendant six ans.

«J’étais soudeur à l’usine à l’époque et j’ai fait parti des suppressions de postes de 1994. J’ai cherché à me porter acquéreur d’une entreprise, mais finalement, j’ai opté pour le démarrage de ma propre compagnie. Étant soudeur de profession, je me suis dirigé dans la mécanique industrielle, puisque j’étais à l’aise avec ce secteur d’activité. De plus, je connaissais les risques de l’entrepreneuriat, puisque mon père opérait une ferme laitière», explique M. Proteau.

L’Atelier mécanique industrielle de La Tuque a commencé à prendre de l’ampleur dès l’année suivant sa création, avec l’obtention de divers contrats en lien avec la création du site Vallières, de la Scierie de Rivière-aux-Rats, et de la modernisation de la machine #3 de l’usine Carton St-Laurent. «Du mois de juin à août 1995, avec l’obtention de ces contrats, l’entreprise vu son nombre d’employés augmenté à 14», indique le propriétaire.

Aujourd’hui, une vingtaine de personnes détiennent un emploi à l’Atelier mécanique industrielle de La Tuque. La compagnie se spécialise dans la fabrication mécanique, l’usinage, la soudure spécialisée (ASME, CWB), la mécanique industrielle, la réparation d’équipement hydraulique et l’installation de courroies par le procédé de vulcanisation à froid. «L’une de nos forces est l’usinage avec nos équipements spécialisés et du personnel compétent, ajoute M. Proteau. Nous avons une aléseuse (boring) qui est un équipement assez particulier. De plus, un fait important à mentionner, la plupart de nos employés travaillent ici depuis la création de la corporation en 1994.»

Afin d’illustrer l’ambiance qui règne à l’intérieur de l’Atelier mécanique industrielle de La Tuque, son propriétaire, Louison Proteau, nous a raconté cette petite anecdote. «J’avais un camion plateforme qui était devenu désuet avec les années. Je me suis dit que je devais le remplacer par une remorque et qu’il serait plus économique que j’exécute le travail par moi-même pendant les fins de semaines. À ma grande surprise, quand je suis arrivé le samedi matin, j’ai vu neuf employés qui étaient là pour m’aider bénévolement. Un employé avait fait le tour de la shop pour demander aux gars de venir participer à la construction de la remorque gratuitement. Quand on dit que c’est une famille ici, c’est une famille», raconte-t-il avec une larme à l’œil.

Une des belles réussites de Louison Proteau a été de faire l’acquisition de l’incubateur industriel où il était locataire depuis une décennie. Le propriétaire a ainsi pu avoir l’opportunité d’affaires de louer un local à Poste Canada, pour détenir un revenu fixe assurant la viabilité de l’acquisition. «C’est grâce à mon flair que j’ai pu louer le local à Poste Canada. Le dossier a évolué étape par étape, puisque le gouvernement fédéral a des exigences très particulières pour un bureau de poste.»

Le garage, anciennement CFER, a été transformé en atelier de fabrication et de réparation avec l’ajout d’un pont roulant de cinq tonnes et diverses modifications intérieures, augmentant ainsi la superficie totale de l’entreprise à 12000 pieds carrés. De ce fait, il était désormais possible pour l’entreprise d’effectuer des réparations sur les équipements lourds et procéder à la fabrication de pièces mécaniques d’envergure.

L’évolution passe par la diversification

En 2005, Louison Proteau, en compagnie de Karl Lachance et de Benoit Périgny, se sont porté acquéreur de Construction Berthin Cloutier.

«On voulait diversifier nos services avec l’éclosion des barrages de Chute-Allard et de Rapides-des-Cœurs, et pour ce faire nous devions posséder une compagnie ayant la certification d’entrepreneur général. Ainsi, s’il y a une baisse dans un secteur d’activité, il y a un autre secteur non lié qui probablement connaîtra une hausse et vice versa», indique Karl Lachance, contrôleur.

L’entrepreneur est aussi dépositaire des huiles et graisse Shell. En effet, la compagnie opérant la bannière se nomme Lubribel 2006 inc., et elle est la propriété de sa fille, Isabelle Proteau.

La flamme de l’entrepreneuriat

«Je ne pensais pas que la compagnie prendrait autant d’importance, mais quand on a la flamme, on regarde toujours en avant. Je n’ai jamais regardé derrière moi, et je crois que c’est là que réside ma force. Je me réveille même la nuit pour penser à de nouveaux projets», avoue M. Proteau.

«Louison a toujours un projet en tête, ajoute M. Lachance. Il regarde toujours vers l’avant. Par exemple, quand l’entreprise comptait trois employés, il disait pourquoi pas quatre.» «À La Tuque, on est situé entre deux épinettes et il faut les garder debout pour que l’économie locale se porte bien. Je me dis qu’il faut d’abord satisfaire tous ceux qui se trouvent entre ces deux épinettes, puis forcément notre entreprise ne pourra que bien se tenir bien. Mais la réussite, c’est les employés qui la font, autant dans la gestion que dans l’exécution», image M. Proteau.