Lancement de « S’offrir La Tuque 2.0 »: une relance ambitieuse du commerce local

LA TUQUE. La Chambre de commerce et d’industrie du Haut-St-Maurice (CCIHSM) a procédé au lancement officiel de la stratégie S’offrir La Tuque 2.0, une initiative destinée à renforcer l’économie locale et à stimuler la vitalité commerciale du territoire. 

Portée par la CCIHSM et soutenue par des institutions comme Développement économique Canada (DEC), la Ville de La Tuque, la SADC du Haut-Saint-Maurice et Desjardins, l’initiative représente un investissement total de 212 000$ sur trois ans.

Le 28 février dernier, DEC a confirmé une contribution non remboursable de 100 000$ pour permettre le déploiement des actions prévues. « Ce partenariat renouvelé représente une opportunité majeure pour notre région », a souligné Carolane Côté, directrice générale de la CCIHSM. « En tant que Chambre de commerce, nous avons un rôle-clé à jouer pour accompagner nos entreprises. »

La Ville de La Tuque, via son Service de développement économique et forestier (SDÉF), avait réservé 34 570$ depuis la fin de l’année 2024, notamment pour soutenir le Rendez-vous de la sous-traitance et mettre en œuvre un plan d’action sur l’achat local. Le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie a également versé près de 17 000$ via la mesure Accès entreprise Québec.

De son côté, la SADC du Haut Saint-Maurice investira 30 000$ sur trois ans pour offrir des formations en marketing, graphisme et Web.

« C’est avec fierté que nous participons activement au développement et à la consolidation de l’économie locale. Notre dévouement et notre esprit de collaboration ont permis de concevoir des solutions novatrices et pérennes, renforçant par la même occasion les capacités des entreprises de notre communauté », a déclaré André Granger, directeur général par intérim de la SADC. Desjardins contribue aussi à hauteur de 30 000$, destinés à des concours et à des initiatives visant à accroître la fréquentation des commerces locaux.

Les premières actions concrètes sont déjà en cours. Des formations en service à la clientèle ont été offertes en mars, et une session SEAO est prévue pour avril, en réponse aux besoins exprimés lors du Rendez-vous de la sous-traitance tenu en janvier. La campagne s’appuie aussi sur une nouvelle image de marque, conçue par Laurie Marchand, agente de projets en communication à la Ville, et promue sur les réseaux sociaux par la CCIHSM.

Pour le maire de La Tuque, Luc Martel, cette relance arrive à point nommé. « Il y a plein de beaux projets qui s’en viennent à La Tuque, alors nous avons besoin d’un secteur commercial dynamique. La Tuque est une communauté tissée serrée, je suis certain que la population répondra favorablement. »

La stratégie repose sur l’écoute des besoins des entrepreneurs et de la population. Elle inclut plusieurs volets: formations, accompagnement personnalisé, services numériques, mise en valeur touristique et modernisation des communications. Une bannière « S’offrir La Tuque » accompagnera les actions pour en assurer la visibilité.

La directrice de la CCIHSM a d’ailleurs invité citoyens et commerçants à contribuer par leurs idées. « On veut que cette stratégie soit vivante, souple et capable de s’adapter aux réalités changeantes du marché. » Elle souligne également le soutien précieux de tous les partenaires impliqués dans ce projet collectif.

Manon Côté, présidente intérimaire de la CCIHSM et directrice générale de la Résidence des Bâtisseurs, insiste sur l’importance de l’engagement collectif. « Il faut que tout le monde ait un rôle à jouer », dit-elle, déplorant la lassitude face au message d’achat local.

Elle met en garde contre un « point de non-retour » alors que plusieurs commerces ferment leurs portes. Selon elle, les commerçants doivent aussi faire leur part. « Si je vais dans un magasin de chaussures, je porte du 11 et on me dit qu’on n’en a pas, ne viens pas me chialer qu’Amazon rentre le lendemain matin. »

Observant une hausse des achats en ligne chez les aînés, elle rappelle que l’achat local crée un cercle vertueux. « L’entreprise fait de l’argent, tant mieux, parce qu’elle crée des emplois. L’employé dépense chez nous, il va aller au karaté, il va aller voir les Loups de La Tuque le vendredi. »

Même si elle ne siège pas au comité de pilotage, Manon Côté se dit confiante dans l’équipe en place. « Carolane, c’est une bibite incroyable, dynamique, elle cogne aux portes des entreprises. » Elle souligne aussi l’importance d’adhérer à la Chambre pour profiter des outils et formations à venir.

Elle conclut par un appel à la cohérence. « Les gens partent le samedi matin, ils prennent leur voiture, ça coûte 100$ de gaz. Ici, tu n’es pas prêt à payer 5$ de plus pour un produit? « 

Malgré les défis, elle perçoit une lueur d’espoir dans la relève entrepreneuriale, notamment à travers les marchés publics et les artisans locaux qui s’adaptent aux besoins de la clientèle.