L’affaire Joyce Echaquan retentira jusqu’aux Nations Unies
Le Conseil des Atikamekw de Manawan et le Conseil de la nation atikamekw dénonceront devant les Nations Unies les violations des droits de la personne dont a été victime la résidente de Manawan, Joyce Echaquan, avant sa mort à l’hôpital de Joliette.
Les plaintes, qui seront déposées à l’occasion de la Journée internationale des femmes, le 8 mars, allèguent que les droits de la personne internationaux de Mme Echaquan ont été brimés avant sa mort.
On veut implorer les rapporteurs spéciaux des Nations Unies de mettre de la pression sur les gouvernements du Québec et du Canada afin qu’ils prennent «des mesures immédiates pour mettre fin à la discrimination systémique envers les femmes autochtones dans les services gouvernementaux».
On veut que les deux paliers de gouvernement mettent en œuvre le prince de Joyce.
«Il s’agit d’une réponse ciblée et précise pour répondre aux inégalités quotidiennes que vivent les autochtones, en particulier les femmes, dans les institutions de santé et les services sociaux, notamment au Québec, mais aussi au Canada dans son entier», indiquaient les Atikamekw de Manawan et le Conseil de la nation atikamekw dans un communiqué.
Ils citent l’article 24 de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones qui vise la pleine reconnaissance et la réalisation des droits de tous les autochtones au Canada.
«Nous adressons ces plaintes aujourd’hui afin de poursuivre le combat de notre soeur Joyce Echaquan. Nous devons être constamment vigilants pour offrir un monde meilleur à nos enfants, à nos petits-enfants et aux futures générations. En cette journée internationale des femmes, il est important de nous rappeler à honorer les femmes tous les jours. Les femmes méritent toute notre considération puisque c’est elles qui portent la vie», a dit le chef de Manawan, Paul-Émile Ottawa.
Selon ce dernier, les doléances des peuples autochtones ne sont pas toujours entendues par les différents paliers de gouvernement, même si l’affaire de Joyce Echaquan a touché les gens.
Le conjoint de Joyce Echaquan, Carol Dubé, renchérit : «Les problèmes sont systémiques et doivent une fois pour toutes disparaître de nos institutions fédérales et provinciales. Mais cela prend une volonté d’agir et une reconnaissance qu’on doit en faire davantage pour en arriver à une égalité réelle. Joyce et une guerrière, elle a crié jusqu’à son dernier souffle pour dénoncer le racisme. Je souhaite que le combat de la femme de ma vie, la mère de mes enfants se poursuive jusqu’au bout et qu’il s’arrête uniquement lorsque le racisme systémique n’existera plus».