Lac-Édouard, village du martinet ramoneur
TOURISME. Le Sanatorium historique de Lac-Édouard a ouvert les portes de son tout nouveau Centre d’interprétation des habitats du martinet ramoneur, ce jeudi.
Un événement qui fait l’objet d’une grande fierté pour les propriétaires du Sanatorium, mais également pour toute la population.
Simon Parent, Eric Parent et David Lemire se sont porté acquéreurs du site en 2014 avec l’intention de le développer. Ils ont obtenu l’appui de la municipalité, elle qui déplorait l’état de décrépitude des lieux, inoccupés depuis bon nombre d’années.
Institué dans la maison d’accueil, le Centre d’interprétation est une des facettes de ce qui se fait à Lac-Édouard. Cette maison a fait l’objet d’une importante rénovation.
Le Centre sera ouvert six jours par semaine en été. Le travail qui s’y accomplira en sera d’abord un de sensibilisation. Les frères Parent ont rappelé que 5 % de la population des martinets ramoneurs au Québec ont choisi Lac-Édouard, notamment en raison de la grande cheminée qui s’y trouve. « Comment on peut sensibiliser les gens ? Nous avons choisi de mélanger deux formes d’art. La sculpture, parce que mon père est un sculpteur d’oiseaux depuis de nombreuses années. Aussi, avec la participation de Karine Lacroix, une artiste québécoise, basée en Europe qui expose un peu partout», explique Simon Parent. En combinant ces deux formes d’art, avec un court-métrage, associé à un livre, des tableaux explicatifs et des sculptures grandeur nature des martinets, le Sanatorium espère mieux faire découvrir l’oiseau, l’humaniser, même.
«On parle du martinet, il y a des choses qu’on oublie souvent, où il vit en est une, par exemple. Pourquoi on a perdu 95 % de la population des martinets dans les 40 dernières années ? C’est à cause de la perte de ses habitats, principalement. C’est l’homme qui a fermé ses habitats, maintenant, on a le pouvoir de faire quelque chose», confie Simon Parent.
Le village du martinet
« On espère que Lac-Édouard va devenir le village du martinet sous peu, souhaite M. Parent. L’étape suivante sera de faire un sanctuaire du martinet ramoneur, à l’image de ce qui a été développé au Texas par Paul et Georgean Kyle qu’on compte aujourd’hui parmi nos invités. Ils sont les grands-parents du martinet en Amérique du nord ». Selon ce qu’on raconte, leur installation du Texas compte plus d’une vingtaine de cheminées.
Le centre sera éventuellement combiné à un projet de bistro café. L’établissement est maintenant équipé pour effectuer la transformation alimentaire. «On a une partie musée, une partie historique et les services vont s’ajouter graduellement», prévoit-il.
D’ailleurs, six nouveaux nichoirs ont été installés dans le territoire du sanatorium historique. Ils sont la confection de Réjean Parent, père de Simon et Eric, l’artiste de la famille Parent.
Un citoyen de Lac-Édouard, Samuel Bolduc, effectue bénévolement le décompte des martinets ramoneurs qui nichent là-bas, quatre soirs par année, depuis six ans pour les acheminer aux données gouvernementales. « On est en mesure d’établir si la population de martinets grandit, si elle diminue, de même qu’où elle va », établit-il.
En 2015, les propriétaires du Sanatorium ont restauré la grande cheminée qui accueille cette espèce d’oiseaux. Le dortoir non chauffé a fait l’objet d’un investissement de 100 000 $ et les Parent ne sont pas peu fiers du résultat obtenu. Selon Eric Parent, cette opération a permis de lui ajouter une longévité estimée entre 60 et 80 ans. « La cheminée de Lac-Édouard est le dortoir de martinets ramoneurs situé le plus au nord», précise-t-il.
On le sait, le Sanatorium a déjà développé un volet d’agriculture fructueux, avec 250 paniers de légumes distribués en Haute-Mauricie, semaine après semaine.