La Tuque veut revoir la gouvernance du Festival de chasse

FESTIVAL. Dans une missive adressée au président du Festival de chasse du Haut-Saint-Maurice, Mario Lebel, le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay affirme souhaiter revoir la gouvernance du Festival.

À la suite d’une déclaration du président, Mario Lebel, dans les pages de L’Écho de La Tuque où il évoquait l’indépendance décisionnelle du comité organisateur, le conseil municipal a amorcé une réflexion. Cette déclaration faisait suite à la prise de position du conseil municipal, qui s’est prononcé en faveur du registre québécois des armes à feu, en février. Le Festival de chasse n’a pas voulu s’y associer, craignant des impacts négatifs au niveau de la vente de billets.

«On s’est aperçu que ces propos n’étaient pas tout à fait exacts, de dire que le Festival était complètement indépendant et on s’est aperçu qu’on avait des problèmes de gouvernance. On prend une partie de cette responsabilité, on a peut-être fait jouer à ce groupe de bénévoles trop de décisions», a dit M. Tremblay, en entrevue.

La lettre du maire de La Tuque fait état d’un déficit de 29 663 $ généré par la seule édition 2018 du Festival. Après affectation d’un surplus accumulé de 8000 $, le maire soutient que le Festival accuse un manque à gagner de 22 000 $. «Il y a une tendance aux déficits depuis quatre ans, qui ont heureusement pu être épongés par les surplus mais l’édition 2018 a généré, à elle seule, un déficit de 29 663 $. Il faut agir immédiatement pour remédier à la situation», lance Pierre-David Tremblay. Il ajoute que ce sera à la ville de défrayer ce manque à gagner de 22 000 $. Bon an mal an, insiste-t-il, la ville injecte 80 000 $, sur un budget de 200 000$, dans le Festival, en argent et en ressources.

Le conseil municipal ne cache pas qu’il souhaite revoir la gouvernance du Festival de chasse. Actuellement, le comité organisateur est chapeauté par la Corporation des activités populaires de La Tuque (CAPLT).

«Vous pouvez, à titre de comité indépendant, créer un organisme à but non lucratif au nom du Festival de chasse du Haut-Saint-Maurice. Vous auriez ainsi l’indépendance pleine et entière dont vous faites mention dans vos propos. L’équipe municipale peut être mise à contribution pour vous aider et vous soutenir dans la réalisation de cette option. Cela n’empêcherait pas Ville de La Tuque de faire partie de vos partenaires», écrit M. Tremblay.

La deuxième option serait de revoir la gouvernance actuelle du Festival, en demeurant associé à la CAPLT. «Cela implique toutefois moins d’indépendance pour votre comité organisateur et une plus grande supervision de la part de Ville de La Tuque», avertit Pierre-David Tremblay.

Il a insisté : pas question de mettre en doute le travail des bénévoles associés au Festival de chasse.

Tendues, les relations entre la Ville et les Festival de chasse ? «Je n’irais pas jusque là (…) C’est dans le but de corriger cette situation».

Réaction du président

Le président du Festival, Mario Lebel, s’explique mal pourquoi la lettre du conseil municipal a été lue publiquement lors de l’assemblée du conseil municipal, alors qu’elle faisait suite à une rencontre privée entre son comité et les élus. «Honnêtement, je trouve ça assez insultant, amateur, effronté et même provocateur de lire une lettre qui est ressortie suite à une rencontre privée. On n’avait pas passé le délai, on a jusqu’à la fin mars».

«Quand je suis allé au conseil de ville, c’était simplement pour mentionner notre inquiétude, s’ils (les chasseurs) boycottent, ce n’est pas les bonnes personnes. Est-ce qu’on travaille pour rien ?» Il ne voyait pas là quelconque affrontement envers la ville.

Quand il parle de l’indépendance de son comité, M. Lebel réfère au fait que ville de La Tuque ne s’est pas ingérée dans les changements de programmation qui ont été apportés au fil des dernières éditions.

«On a su la veille (de la rencontre avec Ville de La Tuque) qu’on était à -29 000$», lance Mario Lebel. Il a rappelé qu’au moment où il était responsable de la portion spectacles du Festival de chasse, avant qu’il en devienne président, il disposait d’un budget de 60 000 $ qui a été ramené à 25 000 $ l’an dernier. «On a énormément réduit les dépenses».

On saura plus tard quelle option sera retenue par le comité du Festival de chasse. Chose certaine, le président trouve moins motivant de travailler bénévolement pour cette cause.