La Tuque : une dette qui a doublé de 2010 à 2016

FINANCES. Avant subventions, la dette municipale de Ville de La Tuque est passée de 23 291 169 $, en 2010, à 46 482 634 $, au 31 décembre 2016. Voilà les explications fournies par le conseil municipal de La Tuque au cours de la dernière assemblée publique. Une situation qui préoccupe le maire Pierre-David Tremblay, au point où il a invité la directrice des finances, Christine Gervais, à expliquer la situation de la dette en assemblée publique. «On a une dette totale, mais il faut déduire les subventions qui nous sont versées pour différents projets», nuance Christine Gervais. Après les subventions, la dette se chiffrait à 18 136 205 $ en 2010, puis à 38 522 841 $ à la fin de 2016. Il s’agit du montant réel que doivent supporter les citoyens de La Tuque. Par exemple, pour 2016, 7,9M$, retranchés de ce montant, représentent les subventions et différents fonds du gouvernement versés à Ville de La Tuque pour différents projets. «Il ne nous appartient pas, à nous, le conseil, de porter un jugement sur le passé. Il y a eu des choix qui ont été faits par les conseils antérieurs. Par acte de transparence, on vous informe sur ce qui a pu constituer cette dette de 46M$», annonce d’entrée de jeu M. Tremblay. Le maire a indiqué que son conseil entend demeurer vigilant. «Ce chiffre-là a un impact sur notre budget. À l’heure actuelle, on a un mécanisme pour payer cela graduellement, mais ça nous coûte 5,5M$ par année», chiffre-t-il. M. Tremblay a quand même voulu se faire rassurant, même si on ne connaît pas l’état qu’aura la dette, au 31 décembre 2017. «Nous allons nous en occuper, nous sommes en contrôle par rapport à la dette, c’est surtout cela qu’il faut retenir».   «On roule plus que sur le fer, il n’y a pas de coussin» Le prochain budget municipal sera ardu. En toile de fond, il y a cette coupure de 1,3M$ imposée en 2015 par le pacte fiscal du gouvernement du Québec. Compte tenu des compressions, un montant de 1,9 M$ manque à l’appel pour compléter les prévisions budgétaires 2018. Le conseil a déjà des pistes de solution, mais doit encore travailler pour trouver où économiser. «Il faut s’attendre à ce que le conseil procède à des coupures. La loi ne nous permet pas de présenter un budget déficitaire», prévient M. Tremblay. On en saura plus long lors de la présentation du budget municipal, le mercredi 20 décembre. Pierre-David Tremblay a tenu à rassurer les employés municipaux : aucune compression n’est prévue pour l’instant. «Nous ne sommes pas à couper dans le personnel actuellement. Je ne dis pas que nous ne le ferons pas, mais actuellement, ce n’est pas l’hypothèse que l’on regarde. Je pense qu’actuellement, on dégraisse la machine. Je suis en poste depuis deux semaines et ça fait deux sorties qu’on fait en covoiturage», ajoute-t-il. «On roule plus que sur le fer, il n’y a pas de coussin, poursuit le maire, qui entend demeurer positif. On va y arriver». Le Tahoe a été retourné Un des signaux relevés par le maire Pierre-David Tremblay face aux compressions qui s’en viennent : le «véhicule du maire», le Chevrolet Tahoe, a été retourné. Il était loué depuis quelques années à titre de véhicule de fonction. Un geste qui générera une économie de 25 000 $ par année, plus l’essence, pense le maire. «C’est un premier geste. Il y en a d’autres. On s’en vient avec un peu plus de restrictions en ce qui a trait aux camions de la Ville. Luc Martel de retour au comité des finances Le conseil municipal Luc Martel, qui avait claqué la porte du comité des finances de la ville en décembre dernier, en fait partie de nouveau. M. Martel avait cessé d’y siéger, insatisfait de ne pas avoir de réponse à la suite de ces questions sur un compte de dépenses de l’ex-maire, Normand Beaudoin. «J’y retourne en espérant qu’on passe 4 belles années», a-t-il annoncé.