La Tuque ne reportera pas le paiement des taxes pour les membres de la CCIHSM

ÉCONOMIE.  La Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice (CCIHSM) a essuyé un refus de la part de Ville de La Tuque dans sa tentative de faire reporter le paiement des taxes municipales pour ses membres.

La directrice générale, Karine Rochette, avait identifié un besoin, devant la situation économique morose générée par la pandémie de la COVID-19

«Après plusieurs rencontres, le comité de relance a rencontré en moyenne 125 entrepreneurs, dont plusieurs de nos membres de la CCIHSM.  Plusieurs m’ont téléphoné pour me mentionner qu’ils se désolaient que la ville n’ait pas déjà, en avril, mai, fait d’annonce pour des aides financières au niveau des taxes municipales», mentionne Mme Rochette.

Elle ajoute qu’une majorité de municipalités au Québec sont allées de l’avant avec un report des taxes. «On ne demande pas une annulation, mais le report d’un trimestre. Le paiement qui était dû en juillet, on aurait aimé qu’il soit prolongé jusqu’en septembre et celui de septembre, en décembre».

Selon cette dernière, ce report n’aurait certainement pas occasionné un grand impact financier pour la ville, mais aurait été bénéfique pour les commerçants qui sont pris avec les conséquences économiques de la pandémie de la COVID-19.

«En juin, c’était toujours silencieux de la part de la ville […] La CCIHSM a composé une lettre pour expliquer combien un report de trois mois aurait un impact incroyable pour nos membres», plaide la directrice générale, qui y perçoit une mesure facile à appliquer.

La ville maintient les dates prévues

Dans une lettre qu’elle a fait parvenir le 30 juin à la CCIHSM, la ville explique qu’elle maintient les dates prévues des versements de taxes, parce que, par souci d’équité, il lui aurait fallu appliquer une telle mesure à l’ensemble des contribuables.

«La Ville doit maintenir un principe d’équité entre les PME, les grandes entreprises et l’ensemble des citoyens, explique le directeur général, Marco Lethiecq dans sa lettre à la CCIHSM, dont l’Écho a obtenu copie. À ce titre, plusieurs citoyens ont vécu aussi des problématiques financières liées à la COVID-19 et la ville ne veut pas privilégier un groupe au détriment d’un autre. De plus, il est bon de rappeler que plusieurs PME sur le territoire étaient visées dans le décret des mesures essentielles et elles ont poursuivi leurs activités sans problématique particulière».

De plus, le montant de 602 000 $, attribué dans le cadre du fonds FLI-COVID-19 n’a été utilisé qu’à la moitié. Pour Karine Rochette, produire une demande au fonds FLI-COVID-19 peut s’avérer lourd pour les commerçants : «C’est assez complexe, ce sont plusieurs pages et plusieurs heures de travail. Il faut être accepté pour y avoir droit, aussi. Ce n’est pas tout le monde qui en bénéficie, du fonds».

Selon M. Lethiecq, La Tuque n’est pas dans la même position financière que d’autres villes du Québec étant loin des surplus de plusieurs millions réalisés par certaines municipalités de la Mauricie.

«Le fait que plusieurs PME, entreprises et commerces du territoire de La Tuque étaient dans les services reconnus comme essentiels par le gouvernement du Québec, ceci créerait une injustice d’accorder un rapport de paiement des taxes égal à toutes les entreprises, alors que certaines organisations ne requièrent aucun support particulier», complète Marco Lethiecq.