La Tuque doit maintenir ses acquis en santé
Quelques heures avant de tirer officiellement sa révérence à titre de président du Centre de santé et de services sociaux du Haut-St-Maurice, Jacques Fraser a tenu à faire le bilan des 13 années de sa présidence et à parler de ses préoccupations face à l’avenir des services de santé à La Tuque.
D’ailleurs, l’auditorium du Centre de santé était plein, pour entendre ce que le président Fraser avait à dire, à quelques heures de l’entrée en vigueur de la nouvelle configuration du réseau de la santé, découlant de la loi 10, qui a créé les Centres Intégrés Universitaires en santé et services sociaux (CIUSSS). En Mauricie, 12 centres de santé et l’Agence de santé fusionnent pour former cette nouvelle entité.
Comme premier élément de son bilan, celui-ci a confirmé sa grande fierté que l’établissement ait obtenu une note de 94,1 % d’Agrément Canada, confirmant la préoccupation d’excellence envers la clientèle.
La création du groupe de médecine familiale et la mise en place du Réseau local de services comptent également parmi les réalisations du conseil d’administration du Centre de santé. D’ailleurs, en commission parlementaire, récemment, il a défendu le rôle des Réseaux locaux de services, que Québec voulait transformer en réseaux régionaux, avec le résultat que leur mission locale a été préservée, dit-il, non sans fierté.
Toutefois, M. Fraser n’a pas caché son inquiétude face à l’avenir. Sans vouloir générer de l’incertitude, il craint que l’établissement perde ses lettres de noblesse de centre de santé ave la régionalisation de l’administration des Centres de santé. Il tient à ce que le CIUSSS MCQ garde intacte la vocation du Centre de santé de La Tuque. À Julie Boulet, présente dans la salle, il a dit espérer une nouvelle salle d’urgence, lequel projet figurerait dans les 4 priorités de l’Agence.
Le recrutement de personnel
Avec ses 475 employés, le Centre de santé compte 17 médecins omnipraticiens, 10 spécialistes et trois spécialistes qui agissent en dépannage. D’ailleurs, à ce chapitre, M. Fraser insiste : «Il va falloir travailler fort pour recruter anesthésistes et radiologistes permanents».
«Si j’avais un vœu à formuler, ce serait de mettre fin à notre vocation de centre de formation et faire en sorte que les gens restent ici», a—t-il espéré.
Sa grande fierté ? L’attachement des employés face à l’établissement de santé. Il ajoute également le faut que deux chaises en hémodialyse seront disponibles à La Tuque : la lettre de pertinence gouvernementale l’aurait confirmé cette semaine.
Le financement à l’activité
Plusieurs fois au cours de la conférence de presse, Jacques Fraser a pointé du doigt le financement à l’activité comme pouvant devenir problématique, s’il était appliqué pour le Centre de santé de La Tuque. «C’est très dangereux», a soutenu le président sortant mettant en relief les conséquences de cette forme de financement pour La Tuque, mais aussi pour le dispensaire de Parent.
Veiller au maintien des acquis
M. Fraser a insisté sur la nécessité pour le milieu de veiller au maintien des acquis dans le Haut-St-Maurice. Il a réitéré le souhait que la politique familiale de Ville de La Tuque englobe un volet santé qui viendrait appuyer le Réseau local de services, dans les cas où l’accessibilité aux soins de santé aurait à être défendue au CIUSSS.
«Le Réseau local de services sera d’une importance capitale pour le Haut-St-Maurice, puisque 62 organismes gravitent autour de ce réseau», poursuivait M. Fraser.
Jacques Fraser a rappelé qu’il avait déposé sa candidature pour un poste au conseil d’administration du CIUSSS pour défendre le Haut-St-Maurice, mais on ne sait pas quand les nominations seront effectuées : «Je vais l’apprendre en même temps que vous, dans le journal».
Rémy Beaudoin demeure à La Tuque
La reconfiguration du réseau de santé entraîne des départs. Certains cadres soumettent leur candidature pour des postes au sein du CIUSSS, alors que d’autres optent pour la retraite. C’est le cas de Rémy Beaudoin, drecteur général du Centre de santé depuis 5 ans. Il a choisi de demeurer à La Tuque. Le gestionnaire, originaire de Blanc-Sablon sur la Basse Côte Nord, qui a également travaillé en Ontario savourera une retraite dans le milieu Latuquois, où il entend continuer à s’impliquer. C’est la directrice générale adjointe, Sylvie Girard qui prendra le relais comme responsable du Centre de santé de La Tuque jusqu’à ce que la nouvelle structure soit totalement en place.