La Tuque de nouveau desservi en avocats

JUSTICE.  Sans avocat depuis la nomination de Me Isabelle Voyer à la Cour du Québec en août dernier, nonobstant le service d’aide juridique, la population de La Tuque a de nouveau accès à des conseils juridiques privés depuis que le cabinet Boucher & Associés Avocats s’y est installé à la fin du mois de septembre.

C’est en fait la nouvelle juge elle-même qui avait fait des approches auprès de quelques cabinets afin que l’un d’eux prenne le relais à La Tuque. « Ce n’est pas elle qui se retrouvait avec le problème, mais elle trouvait ça dommage que les clients doivent aller à l’extérieur pour recourir à un avocat », explique Me Francis Boucher, fondateur de Boucher & Associés Avocats situé à Roberval et Dolbeau-Mistassini, au Lac-Saint-Jean.

Avec ses deux associés, Mes Flavie Laroche Roy et François Castonguay, Me Boucher a donc repris l’ancien local de la juge Voyer, au deuxième étage du Carrefour La Tuque. « On a aussi conservé le même numéro de téléphone. Pour l’instant, l’un de nous se déplace lors des jours d’audiences. C’est dans nos objectifs d’avoir une adjointe et un avocat à temps plein à La Tuque, mais comme dans d’autres secteurs, la pénurie de main-d’œuvre touche aussi le milieu juridique », poursuit-il.

Sur le site de Droit inc.,  Me Boucher soulignait que « la juge Voyer nous a confié ses clients qui se retrouvaient tout à coup sans avocat. Elle pratiquait majoritairement en droit familial. Nous avons donc choisi de s’installer à La Tuque pour desservir les clients qui avaient des dossiers reliés à la DPJ entre autres. »

L’arrivée des nouveaux juristes privés en Haute-Mauricie n’a pas tardé à être ébruitée dans la communauté et rapidement, le téléphone a sonné. « Ça va quand même très bien. On a plusieurs clients qui ont fait appel à nos services. On prépare nos dossiers avec des échanges courriel, des appels téléphoniques et des visioconférences. C’est quelque chose qu’on fait déjà à Roberval et ça va bien. Ça évite de plus d’avoir des frais de déplacement », explique Me Boucher.

Lors de la nomination de la juge Voyer à la Cour du Québec, le Barreau du Québec s’était publiquement inquiété de voir des communautés comme La Tuque ne plus avoir accès à un avocat à proximité. Le président de Boucher & Associés Avocats ne peut que faire le même constat.

« Ça devient clairement un enjeu. Nous à Dolbeau, il y a deux cabinets. Dans une affaire matrimoniale, l’un va prendre un avocat à Mistassini et l’autre à Dolbeau. On fait le tour rapidement. Mais dans un dossier en matière jeunesse où ça prend un avocat pour l’enfant, un pour la mère et un pour le père, ça commence à être plus difficile. Et au niveau de l’aide juridique, c’est de plus en plus difficile d’avoir des avocats qui vont prendre des mandats au privé », conclut Me Francis Boucher.