La Tuque aura sa première Nuit des sans-abri

Le travailleur de rue Bruno Laflamme a dévoilé la programmation de la première Nuit des sans-abri que vivra La Tuque le 21 octobre prochain sur le site du lac St-Louis.

M. Laflamme a indiqué que l’événement a pour objectif de faire connaître la réalité que vivent les gens qui n’ont pas de domicile fixe.

L’événement sera tenu partout au Québec à la même date. M. Laflamme a expliqué que le troisième vendredi d’octobre a été choisi en raison de sa température plus fraîche, qui permet de conscientiser les gens à ce que représente une vraie nuit dans l’itinérance.

Pourquoi La Tuque ? L’itinérance s’y vit, même si ce n’est pas de la même façon que dans les grands centres.

Le Grand Chef du conseil de la Nation Atikamekw, Constant Awashish, a accepté d’être porte-parole de l’événement. «Ça vient me chercher», a-t-il répété à plusieurs reprises en parlant de la cause de l’itinérance.

M. Awashish n’a pas caché que l’itinérance est un phénomène qui frappe de plein fouet la communauté Atikamekw, à l’heure où on déplore un manque de logements dans les communautés, particulièrement à Wemotaci.

«J’avais la perception que l’itinérance se vivait comme à Montréal, où les gens sont dans la rue et demandent de l’argent. Ici, ce n’est pas la même forme de sans-abri. Ce sont plus des squatteurs, les gens qui n’ont pas de domicile fixe et qui peuvent aller d’une place à l’autre, qui font le tour de la parenté, des amis», a remarqué M. Awashish. Il ne cache pas que toute cette situation lui fait penser à ce qui se vit dans les communautés Atikamekws.

«C’est un honneur pour Bruno que je sois ici, mais c’est plus un honneur pour moi de pouvoir sensibiliser les gens au fait qu’à La Tuque, ça existe des situations comme ça», a poursuivi le président du CNA.

Plusieurs organismes locaux seront présents sur place afin de présenter les ressources disponibles pour les personnes sans abri. Un panneau «questions réponses» sera affiché et un capteur de rêves sera collectivement confectionné pendant l’événement.

«On le fait multiculturel», annonce Bruno Laflamme : des tentes prospecteur, un tipi, seront érigées alors qu’on retrouvera aussi des activités autochtones.

Bruno Laflamme a révélé que son organisme a effectué 40 interventions relatives à des personnes dans la rue, pendant la dernière année. « Dans 40 interventions, on peut calculer que ça peut être cinq fois la même personne, convient toutefois M. Laflamme. On n’a pas nécessairement de sans-abri, ce sont plutôt des gens sans domicile fixe. On a aussi beaucoup de voyageurs (…) Des gens d’Opitciwan, de Manawan qui peuvent être sans domicile fixe pour deux ou trois jours après quoi ils s’en retournent dans leurs communautés. D’autres sortent de leur communauté et arrivent ici avec leurs enfants et n’ont pas de ressources».

Les activités se termineront à 1h30 du matin pour ne pas interférer avec la fermeture des bars puisque l’événement se veut sans alcool. Un des objectifs de la Nuit des sans abris est de rappeler que des ressources existent pour les personnes qui se retrouvent sans abri.

Le déroulement de la soirée

18 h : Buffet gratuit et musique, avec Rémi Thibault

19 h: Mot de bienvenue

19 h 15: Prestation de Laura Niquay, suivi d’un match d’improvisation sur les problématiques de la rue et l’itinérance

21 h: Prestation de Simon Walls

22h 30: Micro libre pour les gens qui désirent effectuer des témoignages. On retrouvera aussi des foyers à quelques emplacements pour les gens qui souhaiteront échanger.

23 h: Cérémonie de purification autochtone

Minuit : Soupe distribuée par le groupe d’entraide Facile d’accès et distribution de bannick et bouchées Atikamekws.

1 h 30 : Fin des activités.

Les organisateurs

Bruno Laflamme Travailleurs de rue

Tamara Chayer Travailleurs de rue

Karine Tremblay Centre d’amitié autochtone de La Tuque

Sylvain Hudon Maison de jeunes

Line Hardy Groupe d’entraide – Facile d’accès

Alfred Birothé Conseil des Atikamekw de Wemotaci

Krystine Villeneuve, CIUSSS

Angélique Dubé Conseil de la Nation Atikamekw

Jenifer Olsen Membre du C.A. des Travailleurs de rue