La route bleue, navigable du sud au nord

NAUTISME. Tourisme Haute-Mauricie a invité les médias régionaux au lancement de la saison estivale 2016 sur la rivière St-Maurice.

Le but de l’opération est de démontrer que la rivière St-Maurice est navigable, en toute sécurité, en autant que l’on suive le balisage apposé sur les 90 kilomètres

La firme BC2 + Groupe Synergis a réalisé les études bathymétriques qui ont mené au balisage de la rivière St – Maurice en cartographiant la rivière, identifiant les zones à risque, déterminant les niveaux d’eau et débits sécuritaires et en établissant des chenaux de navigation là où c’était problématique.

« Je peux affirmer que le balisage de la rivière Saint-Maurice a été minutieusement planifié et qu’il s’agit d’un parcours sécuritaire. L’installation des bouées est planifiée à chaque début de saison et elles sont entretenues tout au long de l’été. Bien évidemment, il est très important de tenir compte des indications fournies par les bornes limnimétriques sur le parcours et de naviguer prudemment. C’est d’ailleurs le seul plan d’eau au Québec et au Canada qui présente, en plus des bouées, dix bornes limnimétriques, qui indiquent si la profondeur d’eau est sécuritaire pour les 10 kilomètres suivants la borne. Nous recevons quotidiennement des données de débit d’Hydro-Québec nous permettant de connaître le niveau de la rivière », explique Philip Courchesne, vice-président chez BC2 + Groupe Synergis.

«La rivière est praticable par les plaisanciers avec une certaine expérience. La conduite d’un bateau de plaisance demeure un art qu’il faut maîtriser. Les plaisanciers ayant des embarcations avec un tirant d’eau de 30 à 36 pouces et d’un maximum de 40 pieds de longueur peuvent circuler sur la rivière Saint-Maurice sans problème. La rivière n’est pas faite pour ceux qui veulent faire de la vitesse, d’autant plus qu’il y a trois rapides : Manigance, Mattawin et Croche sur le trajet et des secteurs où il faut naviguer lentement. Le site internet www.navigationstmaurice.com permet d’ailleurs aux navigateurs de connaître, en temps réel, le niveau d’eau des différents secteurs de navigation et de planifier leur voyage en conséquence ».

André Nollet, directeur général de Tourisme Mauricie, indiquait qu’une vieille étude de Pêche et Océans Canada recommandait d’installer 125 bouées pour baliser la rivière. Il y en a 330 aujourd’hui.

M. Nollet l’avoue d’emblée : de nombreuses légendes urbaines font rebrousser chemin et aux plaisanciers qui pourraient être tentés de naviguer vers La Tuque. Elles sont fausses selon lui. Passages en Z, virages à 60 ou 90 degrés, voilà autant d’éléments véhiculés qui n’ont rien de vrai.

« Quand les niveaux d’eau sont suffisants, la rivière est sécuritaire. Aujourd’hui (jeudi), le niveau d’eau est bas, mais en fin de semaine, Hydro-Québec va envoyer 440 mètres cubes/seconde à La Tuque. C’est comme ça chaque fin de semaine», ajoute André Nollet.

Sans détenir les statistiques officielles, André Nollet est certain que le nombre de plaisanciers en 2016 va doubler celui de l’année dernière. « Mais on a de la place encore, pour passablement plus de plaisanciers chez nous», insiste-t-il.

Le maire de La Tuque, Normand Beaudoin, ne le cache pas, les gens du sud hésitent à venir vers le nord en bateau. « Les gens sont craintifs. Grand-Mère La Tuque en bateau, c’est 120 km. Il faut prévoir des arrêts, mais ça se fait très bien».

Il confirme que d’année en année, le nombre d’embarcations sur la rivière augmente. Une marina municipale de 15 places a été aménagée à La Tuque pour accueillir les bateaux. 5 autres marinas, le long de la St-Maurice sont également en opération. André Nollet a d’ailleurs lancé la balle au maire de Michel Angers de Shawinigan afin que le secteur Grand-Mère soit doté, lui aussi, d’une marina, « puisque les autres sont pleines».

Pas seulement la navigation

Le maire Beaudoin imagine très bien les chalets et résidences qui pourront se construire sur les rives de la St-Maurice. Au-delà du nombre de bateaux, il y a la notion du développement le long de la rivière. Il dit observer la construction d’au moins cinq ou six à résidences au bord de l’eau, dans le seul territoire de Ville de La Tuque.

Outre les revenus de taxes, M. Beaudoin pense que ces résidants vont également faire tourner l’économie locale.

«Déjà, je dis que l’investissement que nous avons fait est rentable. J’attends d’avoir les chiffres pour le prouver. Visuellement, on peut le constater. Nous avons des maisons qui valent plusieurs centaines de milliers de dollars. Ça nous coûte 120 000 $ pour baliser la rivière St-Maurice, mais ça vaut le coût».

Le projet de balisage a été mis de l’avant en 2013, pour une entente de cinq ans se terminant en 2017.