La pyrolyse verra le jour à La Tuque

Avec plus de 600 000 mètres cubes de biomasse forestière sur le territoire du Haut-St-Maurice, La Tuque ne peut demeurer les bras croisés afin de laisser cet « or vert » sur le sol. En chauffant cette biomasse avec un pyrolyseur mobile, cela produirait une huile, de la pyrolyse, qui pourrait servir de carburant. Bonne nouvelle puisque le financement est presque entièrement finalisé.

« Le financement est pratiquement terminé et je suis confiant que nous allons capitaliser sur ce projet en 2013 », lance Patrice Bergeron, directeur forestier et à la diversification économique à la Ville de La Tuque.

Ce projet du pyrolyseur avoisine le million de dollars. La majeure partie, 90%, devrait provenir de Développement économique Canada. Le milieu latuquois devrait mettre sur la table une somme de 25 000$, dont 15 000$ par la Ville de La Tuque. Mais sans aucun doute, ce projet n’aurait pu cheminer ainsi sans les partenariats avec l’UQTR et l’École forestière de La Tuque, et les industriels.

« Il y aura un volet formation avec l’École forestière, poursuit M. Bergeron. Dans un premier temps, l’approvisionnement devra provenir de la forêt-école. Il y aura une demande pour la pyrolyse et nous sommes déjà approchés même si le projet n’est pas lancé officiellement. »

Qu’est-ce la pyrolyse?

« La pyrolyse détient la moitié de la valeur comparativement au mazout lourd, mais le prix n’est pas le même. L’huile pyrolytique peut servir de remplacement au mazout dans des grandes entreprises qui l’utilisent. Il y a un marché. Cette huile est produite à partir d’un réacteur qui chauffe à 500 degrés Celcius, et ça produit aussi un biogaz qui sert d’autocombustion. C’est cet appareil que nous voulons acquérir, et ça sera à l’état d’un projet pilote. Ça sera un premier pas dans le domaine de la pyrolyse. Ce que nous voulons développer à long terme c’est de l’huile à grande échelle. Mais tout cela passe par un volet étude. Il faut comprendre l’approvisionnement, les coûts et le marché. Nous voulons étudier comment on pourrait adapter cette machine à nos conditions forestières pour une production commerciale. Le tout devrait débuter au printemps prochain », ajoute le directeur forestier.

En plus du produit, il serait possible de produire du biorafinage, du biodiesel, du biogaz, de l’hydrogène, des solvants, et même des arômes. « C’est intéressant parce que c’est là-dessus que nous allons maximiser les retombées économiques liées à la biomasse forestière. Le marché mondial est visé, mais c’est avec la recherche que ça pourra se faire. C’est pourquoi le partenariat avec l’UQTR », conclut M. Bergeron.