La première pensée de Frédéric Dion a été pour sa femme
ANTARTICQUE. L’aventurier Frédéric Dion originaire de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, peut se targuer d’être le premier homme à atteindre le centre de l’Antarctique en solo. Il a réalisé l’exploit dans un temps record de surcroît.
Parti de la base russe Novolazarevskaya en Antarctique le 10 novembre dernier en skis à traction, Frédéric a affronté des températures sous les -50° Celsius, souffert d’engelures, d’un traineau brisé à plusieurs reprises qui s’est finalement démembré, d’un blizzard avec des vents de 150 km/h et d’un incendie qui a failli brûler sa tente.
«La première pensée que j’ai eue en atteignant le Pôle Sud a été pour ma femme. C’est elle qui m’a encouragé à réaliser mon rêve. C’est le plus beau cadeau qu’elle pouvait me faire», exprime Frédéric Dion, avec une voix qui ne laisse aucunement paraître qu’il vient de franchir 2100 km en Antarctique.
Comparativement à ses autres aventures, M. Dion affirme qu’elle a été moins difficile physiquement. Toutefois, le côté psychologique a été mis à dure épreuve. «On n’est jamais assez prêt psychologiquement lorsqu’on se lance dans une telle aventure en solitaire. Le plus difficile a été l’éloignement d’avec mes filles. Je suis fatigué physiquement, mais jamais autant que de participer à un ultramarathon par exemple.»
«Lorsqu’on franchit des étapes en solo, il faut choisir ou subir. Je peux affirmer que j’ai subi la conséquence de mes choix. Il s’agit de l’aventure où j’ai vécu le plus grand engagement physique, psychologique et financier. Je suis parti pour l’aventure avec la moitié de mon financement, qui était de 150 000$. Et si je n’atteignais pas mon objectif, ça me coûtait 210 000$ pour qu’un avion vienne me chercher en Antarctique. Disons qu’il s’agissait d’une motivation supplémentaire.»
Frédéric Dion poursuivra l’aventure pendant le temps des Fêtes, et il sera de retour au Québec puisqu’il a réalisé son exploit en moins de temps que prévu. Il ajoutera 900 km de plus à son périple, lui qui a encore de la nourriture pour une trentaine de jours encore.
L’aventurier a réservé la salle Thompson à Trois-Rivières afin de raconter son histoire lors de son retour au pays.