La nation Atikamekw revendique la gestion des ressources sur son territoire
Dans le cadre de la quatorzième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones de l’Organisation des Nations Unies, le Grand Chef de la Nation Atikamekw, Constant Awashish et le chef de la communauté de Manawan, Jean-Roch Ottawa, présenteront devant l’assemblée les principaux enjeux de gestion du territoire et de développement durable auxquelles la Nation est confrontée.
« Nous nous présentons devant cette respectable assemblée afin de témoigner des difficultés que rencontrent les peuples autochtones dans la reconnaissance de leurs droits par les gouvernements coloniaux quant à l’exploitation et à la gestion durable du territoire. C’est à titre de véritable propriétaire du territoire du Nitaskinan que nous déployons jour après jour nos efforts afin de préserver l’intégrité de nos ressources », a déclaré le Chef Jean-Roch Ottawa.
La présence des chefs Atikamekw à l’ONU s’inscrit dans une démarche soutenue de la Nation pour faire reconnaitre ses droits ancestraux et fait suite à la Déclaration de souveraineté formulée à Québec le 8 septembre dernier. S’appuyant sur le droit international qui reconnait que les peuples autochtones possèdent des droits, notamment celui du consentement libre, préalable et éclairé, la Nation Atikamekw n’acceptera dorénavant aucune exploitation des ressources sans son consentement préalable.
« L’exploitation des ressources sur notre territoire a un impact irrémédiable sur l’environnement et des conséquences sociales et économiques néfastes pour notre peuple. Tout comme nos frères et sœurs d’Amérique et du reste de la planète, nous souffrons de cette dépossession. Nous ne tolèrerons plus désormais d’être ignorés et traités comme un problème plutôt que comme des partenaires. L’amélioration des conditions de vie, la vitalité et la pérennité de notre peuple passent nécessairement par la reconnaissance de nos droits et la saine gestion de nos ressources», a poursuivi le Grand chef Constant Awashish.
Dans un rapport présenté l’année dernière par le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, le Canada fait du sur place quant à l’écart entre le bien-être des Autochtones et des non autochtones au Canada. Dans son rapport, il notait que « les problèmes relatifs aux revendications des Premières Nations demeurent non résolus de façon persistante ».
Le peuple Atikamekw occupe depuis plus des temps immémoriaux, le Nitaskinan, un territoire d’une superficie de 80 000km2 situé dans la province de Québec au Canada.