La Mauricie innove avec une filière de champignons
CHAMPIGNONS. Le coordonnateur de la Filière mycologique de la Mauricie, Patrick Lupien, a procédé à l’annonce de subventions lors d’une conférence de presse qui se déroulait à l’Auberge le Baluchon. Grâce au montant de 108 000$ annoncé, le financement permettra à appuyer les différents promoteurs de la région.
Un montant de 75 000$ provient du Plan de développement de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire de la Mauricie (PDAAM) et 33 000$ du Syndicat des producteurs de bois de la Mauricie (SPBM).
«Ça faisait deux ans qu’on travaillait sur le projet. L’argent va aider les promoteurs sur le territoire pour développer des opportunités, des produits et services, tant au niveau touristique que de la récolte, indique Patrick Lupien. Les plantations de résineux sont plus propices à la récolte de champignons forestiers. Nous avons une forêt très diversifiée, alors ça contribue aux différentes sortes de champignons.»
Le développement de la Filière mycologique de la Mauricie touche les milieux de la cueillette, de la transformation, de la gastronomie, du tourisme et de la recherche. Le fait de retrouver l’ensemble de ces secteurs économiques impliqués constitue l’élément structurant de cette initiative.
Par ailleurs, plus d’une trentaine de représentants des domaines concernés se sont réunis dernièrement pour articuler le plan quinquennal sur cinq axes de développement garnis d’actions à être réalisées. Ces axes sont : l’approvisionnement et la mise en marché, le développement du produit d’appel touristique, la spécialisation de la main-d’oeuvre, la recherche et le développement et le transfert et l’appropriation des connaissances.
L’expertise espagnole
Deux représentants, provenant de la Filière du Castilla y León en Espagne, participent au groupe de travail afin d’échanger avec les représentants de la Mauricie sur les visions de développement et d’établir d’autres voies de collaboration internationale comme celles initiées en 2012 lors de la visite d’une délégation mauricienne en Espagne. Cette filière espagnole reconnue mondialement génère plus de 65 millions d’euros en retombées économiques annuellement.
Fernando Martinez Penã soutient qu’après 15 ans, la filière espagnole récolte 1600 tonnes de champignons par année, et plus de 400 000 personnes récoltent des champignons, et plus de 1800 restaurants les transforment.
«Je crois que c’est possible en Mauricie d’avoir l’équivalent de plus de 65 M d’Euros par an en retombées, on verra dans 15-20 ans, ajoute M. Lupien. Ici on parle de retombées d’un demi-million de dollars juste au niveau de la récolte et de la transformation, si on inclut le côté touristique, ça serait encore plus.»
Le ministre responsable de la Mauricie, Jean-Denis Girard, soulignait que la Mauricie innove avec ce créneau. «On parle d’innovation et de développement des nouveaux marchés en Mauricie, bien la Filière mycologique c’est de l’innovation. On doit se diversifier, et c’est avec ce genre de projet qu’on voit que notre forêt sert bien plus que seulement produire du papier et du bois d’œuvre. On va se servir de la forêt pour cueillir les champignons, les commercialiser, développer, et éventuellement exporter les champignons, et en faire un produit d’appel au niveau touristique. En faire un produit régional que l’on pourra trouver dans nos restaurants et détaillants de la région. De voir le succès de la filière en Espagne, je vois la Mauricie comme étant la filière mycologique pour le Québec.»
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