La Fondation Cédrika-Provencher lance l’application AlertEnfant+

Le Centre de recherche et de prévention des enlèvements d’enfants de la Fondation Cédrika-Provencher a annoncé le lancement de l’application AlertEnfant+, qui a pour but d’outiller les parents durant les minutes cruciales entre le moment où ils constatent la disparition de leur enfant et celui où ils contacteront les policiers.

Le président de la Fondation, Henri Provencher, tenait à combler ce vide.

« Vous êtes avec votre enfant n’importe où, au parc, à l’école, à un spectacle, en camping. Vous avez votre enfant autour de vous, puis à un moment donné, le temps de saluer quelqu’un, l’enfant disparaît. Où est-ce qu’il est? Dans ma tête, il fallait trouver absolument une façon de dire quand un enfant disparaît, il faut que ça se fasse subito presto. »

L’application informera d’abord ses utilisateurs qui se trouvent dans un rayon d’un kilomètre.

« Si vous êtes au centre commercial, ce sont les gens au centre commercial et dans le stationnement qui vont être alertés. Si l’enfant est dans une boutique, il y a quelqu’un qui va finir par le voir et qui va pouvoir vous aviser. Ce qui est beau avec cette alerte-là, c’est que ça n’ameute pas le pays au complet tout d’un coup. Ça n’ameute pas les policiers non plus immédiatement parce qu’on sait très bien que quand ça arrive, on n’appelle pas les policiers tout de suite. On va fouiller, on va chercher, on va regarder partout, on va faire des démarches au départ, mais on n’appellera pas les policiers. »

Plus le temps passe sans que l’enfant soit localisé, plus s’agrandira le périmètre à l’intérieur duquel les utilisateurs seront prévenus. Par exemple, après 30 minutes, le rayon passe à dix kilomètres.

L’application ne vise évidemment pas à se substituer au travail de la police ou aux Alertes Amber.

« C’est un complément à l’action policière. On ne veut pas remplacer quiconque. L’idée, c’est de trouver l’enfant illico. C’est ça qui est important. »

Après un laps de temps déterminé, un avis de disparition sera transmis aux policiers.

Lorsque l’enfant sera retrouvé, la personne qui a déclenché l’alerte pourra y mettre fin.

L’application AlertEnfant+ pourrait également être utilisée dans d’autres contextes.

« Le fameux « plus » qu’il y a au bout d’AlertEnfant, c’est qu’elle peut s’adapter pour des adultes, des gens vulnérables, une personne qui a un problème d’Alzheimer ou peu importe, qui disparaît tout à coup. On peut aller la rechercher avec cette même technique-là. »

« Il faut que tout le monde ait cette application-là. »

Le succès de l’application reposera sur le nombre de personnes qui la téléchargeront sur leur téléphone.

« L’application fonctionne comme un réseau social, une communauté, explique René Nditangiye de Vision Tech consulting, qui a développé bénévolement AlertEnfant+. Pour pouvoir émettre des alertes et recevoir les notifications, il faut être utilisateur de l’application. »

Un groupe-cible teste encore l’application. C’est à compter de janvier qu’il sera possible de télécharger gratuitement AlertEnfant+.

Les parents sont invités à prendre régulièrement des photos de leurs enfants pour que leurs fiches signalétiques soient le plus à jour possible. Un détail comme la couleur d’un manteau d’hiver ou la longueur des cheveux peut s’avérer crucial advenant une disparition.

Pour le grand-père de Cédrika, cette annonce est l’aboutissement d’une idée de longue date.

« C’est un projet qui dure dans ma tête depuis 2008. J’ai essayé de le concrétiser davantage depuis 2015 pour essayer de prévenir les enlèvements, les fugues, les disparitions. »