La COVID-19 sous la loupe de la bénévole Chantal Guay
IMPLICATION. Chaque jour, sur Facebook, Chantal Guay se fait un devoir de livrer, quotidiennement, des informations relatives à la COVID-19, dans un bilan exclusivement à la sauce latuquoise.
C’est d’abord un devoir citoyen que veut accomplir Chantal Guay, qui le fait à titre personnel et bénévole, depuis le 24 mars 2020, par un désir de sensibilisation, mais d’abord d’information.
Mme Guay sait que d’abondantes et pertinentes données sont publiées par les instances gouvernementales. Elle les utilise et les analyse dans le but de les transposer dans une version purement à l’intention des citoyens de La Tuque. On connaît peu de choses sur la maladie, sinon qu’elle est contagieuse et qu’il faut être vigilant.
«J’ai commencé avec de petits «posts» : combien on avait de cas, des petits messages. Je publiais les données du CIUSSS-MCQ, mais comme citoyenne, je voulais que toute l’information soit là», dit-elle.
«Je me fais un devoir citoyen de publier des données probantes et officielles»
Chantal Guay
Chaque midi, elle va voir les données nationales de la Santé publique, avec le nombre de cas, de doses qui ont été distribués. Elle copie et colle des tableaux qu’elle considère comme concis, mais précis, tout en rappelant que les informations pertinentes sont disponibles sur les pages du CIUSSS-MCQ et du ministère de la Santé.
Plus tard, elle s’attarde aux données du Haut-Saint-Maurice : «Je donne les cas, quand il y a des éclosions». Il faut aussi prendre en compte les données du CIUSSS-MCQ concernant de possibles éclosions dans les résidences pour personnes âgées, publiées du lundi au vendredi.
Puis, de nouvelles données s’ajoutent, le dépistage, la vaccination qu’il faut ajouter au bilan.
Un travail quotidien
Elle n’a pris que quatre jours de congé, soit ceux où des données n’étaient pas publiées, pendant la période des Fêtes. «J’ai commencé à publier par plaisir et je le fais toujours par plaisir. Je n’ai pas lâché», laisse-t-elle entendre.
Chantal Guay est bien consciente qu’elle transgresse une règle de concision imposée par les réseaux sociaux, puisque les données qu’elle publie sont abondantes. Qu’à cela ne tienne, elle veut vraiment que le citoyen ait accès à toutes les informations. «C’est mon intensité, peut-être. Au fur et à mesure, je suis rendue avec une thèse de doctorat», rigole-t-elle.
Elle voit 50, 60 ou 70 «j’aime» chaque jour sur ses publications, mais ce n’est pas tellement cela qui l’accroche. Par contre, veut, veut pas, quand les gens l’arrêtent à l’épicerie, ou lui envoient des messages privés en guise d’appréciation, ça donne de l’énergie pour continuer. «Je le fais d’abord pour être utile», soutient-elle.
Elle passe quotidiennement une trentaine de minutes pour recueillir les données qu’elle publie sur le web. Mais le travail ne s’arrête pas là. Le soir, devant la télé, sa tablette n’est pas très loin, et elle répond aux questions que peuvent lui poser les gens ou elle les réfère au besoin.
Chantal Guay n’est pas à sa première implication près dans la région du Haut-Saint-Maurice qui l’a accueillie il y a 32 ans. Club Optimiste, club de ski, vaccination contre la H1N1 ne sont que quelques-unes des causes que cette commissaire de la Commission scolaire Central Québec a servies bénévolement au fil des années.
«Comme je suis impliquée auprès des citoyens et comme on a une petite ville et qu’on est tricoté serré, on est habitué de s’organiser, je tiens à m’impliquer dans cette pandémie», fait-elle ressortir.
Surtout, le plus important, dans chacune de ses publications, il y a un rappel à porter le masque correctement, se laver les mains, respecter les deux mètres et de rassurer les gens. «Je ne veux pas être alarmiste», insiste celle qui sera présente tant que la situation le demandera.