La coalition des Premières nations met en demeure Québec et Hydro

La Coalition des Premières Nations de Lac Simon, Kitcisakik et Abitiwinni (Anishnabeg), de Wemotaci (Atikamekw) et de Pessamit (Innus), ont mis en demeure le gouvernement du Québec et Hydro-Québec de suspendre le projet de construction d’une ligne d’interconnexion entre le réseau québécois et celui du Maine.

On prévient que si Québec et Hydro-Québec n’obtempèrent pas, « il y aura poursuite devant les tribunaux, avec l’intention de stopper le projet d’exportation d’hydroélectricité vers le Maine et le Massachusetts ».

Les communautés, qui ont formé une coalition, manifestent leur exaspération et leur colère à l’égard du gouvernement du Québec et d’Hydro-Québec « qui s’obstinent, tous deux, à ignorer les droits ancestraux et constitutionnels des Premières Nations d’où provient plus de 36 % de l’électricité devant être exportée vers les États-Unis et ce, sans que celles-ci n’aient jamais été consultées, compensées ni accommodées ».

Elles sont d’avis que le processus ayant mené à l’adoption du décret autorisant la construction de la ligne est parsemé d’illégalités graves et est inconstitutionnel.

« Précisons que les diverses installations (réservoirs, centrales hydroélectriques, pylônes, etc.) aménagées depuis des décennies sur nos territoires ancestraux par Hydro-Québec, ont eu un impact dévastateur sur la faune, la flore et l’accessibilité de nos lieux de pratique traditionnelle, menaçant du coup nos modes de vie, nos cultures et notre subsistance elle-même », fait savoir la coalition par communiqué.

On reproche à Hydro-Québec d’accroître sa puissance sur les territoires ancestraux pour alimenter en électricité le nord-est des États-Unis. Parmi les contrecoups, une diminution importante des niveaux d’eau au printemps et en été. « Comment Hydro-Québec va-t-elle résoudre la quadrature du cercle en procurant de l’électricité aux Américains précisément en période d’accroissement de la demande dans le Nord-Est des États-Unis, alors que le régime hydrique va être en-deçà des minimums historiques connus? Aussi incroyable que cela puisse paraître, Hydro-Québec l’ignore », poursuit la coalition.

Dans la dernière année, la Coalition a effectué en vain des démarches auprès du Bureau d’audiences publiques sur l’Environnement, la Régie de l’Énergie du Canada, les Premiers Ministres du Québec et du Canada et la haute direction d’Hydro-Québec.