La Clinique vétérinaire MéliBlack ne dégriffera plus les chats
ANIMAUX. La Clinique vétérinaire MéliBlack a fait savoir qu’elle n’effectuera plus de dégriffage de chats, à partir du 1er janvier 2018. La vétérinaire, Dre Mélissa Blackburn indique qu’elle ne se sent plus à l’aise du point de vue moral avec cette chirurgie esthétique et non essentielle qui consiste à amputer les premières phalanges. Sa clinique figurera parmi les premières en Mauricie à ne plus dégriffer les chats. « Il existe des alternatives », précise Dre Blackburn, soutenue par toute son équipe dans cette décision. « Au cours des dernières années, nous avons sensibilisé et informé notre clientèle et une réponse positive s’est dégagée de tout cela. En effet, nous sommes passés au fil des ans à un pourcentage de 65% à 25% des cas de dégriffage lors d’une stérilisation », ajoute la vétérinaire. Parmi raisons qui justifient la décision, elle observe que la chirurgie majeure est uniquement esthétique. «Dans la culture québécoise, beaucoup de gens font dégriffer leur chat, sans réellement se poser de questions et considère le dégriffage comme une chirurgie de routine banale. En fait, le dégriffage est l’amputation complète de la troisième phalange de chacun des doigts du chat. Depuis 2017, l’American Veterinary Medical Association (AVMA) et l’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV) considèrent le dégriffage comme une chirurgie majeure condamnable et recommandent fortement aux vétérinaires la sensibilisation auprès de leur clientèle », rapporte Mélissa Blackburn. Chirurgie douloureuse, elle comporte des risques anesthésiques et de complications. «Le seuil de tolérance à la douleur varie d’un animal à l’autre. Malgré les antidouleurs donnés à l’animal avant et après l’intervention, bien des chats vont présenter une douleur importante suite à la chirurgie. Le réveil de certains est très troublant : des chats tremblent, paniquent et sautent partout dans la cage à cause de leurs bandages et de la douleur », explique-t-elle. Des douleurs chroniques peuvent subsister. Puis, dans certains cas, des problèmes comportementaux peuvent se développer : «Compte tenu que le premier moyen de défense des chats est retiré, il ne leur reste que la morsure. Par conséquent, certains chats deviennent ainsi plus mordeurs. La malpropreté est également un problème rencontré en refusant d’utiliser la litière et en urinant à des endroits inappropriés. Finalement l’obésité est aussi observée, car plusieurs chats dégriffés diminueront de façon importante leur activité motrice due à la douleur chronique». Finalement, Dre Blackburn rapporte que cette pratique est illégale dans plusieurs pays comme l’Australie, le Brésil, Israël, la majorité des pays d’Europe ainsi que dans plusieurs villes californiennes. «Nous sommes conscients que cette décision amènera beaucoup de différends autant positifs que négatifs, mais pour le bien-être de l’animal, nous voulons aller de l’avant en prenant position», a conclu Dre Mélissa Blackburn.