La chasse au cerf de Virginie en 2020 dans la 26 ?

FAUNE. Pour une 5e année, la section régionale de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP) a tenu son assemblée générale annuelle et un après-midi de conférences à La Tuque. Les sujets étaient fort intéressants : pas moins de 150 personnes ont assisté à l’événement malgré le soleil radieux.

À l’emploi de la FédéCP à titre de biologiste, Michel Baril s’est rendu consulter les personnes présentes dans la salle à propos des populations d’orignaux présentes dans la zone 26.

Le but de l’exercice n’était pas de présenter des données à proprement parler : la situation dans la zone 26 est connue depuis des années. «On remarque un léger déclin depuis quelques années, mais la population d’orignaux est quand même en bonne condition, à 5 orignaux par 10 kilomètres carrés», évalue le biologiste d’origine latuquoise, qui n’y voit rien de dramatique.

La biologiste Joëlle Taillon du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec observe une bonne densité générale chez les cervidés. « Ce qu’on note, en termes de pourcentage, c’est qu’il y a moins de mâles. Si vous comptez 100 femelles dans la population, combien va-t-il y avoir de petits ? On a noté une diminution. C’est ce qui préoccupe les chasseurs. Qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce que la population est en santé ou non ? Voilà autant de choses qui nous intéressent», a-t-elle résumé. Déjà, il y a deux ans, TC Media rapportait qu’on avait constaté que seulement 25 % des femelles orignal procréent, un état de choses qui ne plaît pas à la FédéCP.

Mme Taillon s’est rendue aborder la question de la biologie des cervidés de façon générale.

Le comportement des cervidés pendant le rut, mais aussi leurs sens aiguisés, qui leur donnent une facilité à détecter les chasseurs qui tentent de les approcher, en forêt.

La tique d’hiver qui s’attaque aux orignaux, les conditions d’enneigement qui peuvent nuire aux cervidés de même que les impacts causés par les prédateurs, voilà autant de sujets abordés par Mme Taillon.

Le suivi du plan de gestion au niveau de l’ours noir a également fait partie des sujets abordés au cours de l’après-midi.

Chasse au cerf de Virginie

La délicate question de la chasse au cerf de Virginie soulève beaucoup de passions. Plusieurs espèrent pouvoir chasser l’animal dans la zone 26. Il y a quelques années, en congrès, les membres avaient exprimé leur souhait d’y voir la chasse autorisée 2018. De toute évidence, ce ne sera pas le cas.

«On a frappé un mur, pour vous le dire honnêtement», souffle Pierre Caron, président de la section régionale de la FédéCP. Rien ne sera fait, du moins, pas avant 2020.

« En 2020, on va savoir si ce sera possible ou pas», précise M. Caron. Il rapporte toutefois être allé chercher des appuis de nombreuses municipalités, MRC, Zecs et pourvoiries de la région de la Mauricie pour l’appuyer dans sa démarche.

Il faut savoir que le plan de gestion arrive à échéance en 2020 et c’est seulement à ce moment qu’on pourra savoir si des modifications peuvent être apportées par le ministère.

« Il leur manque des données. Ils veulent qu’on observe les cerfs lorsqu’on est sur le terrain. Ils ont demandé aux gens de rapporter les cerfs observés dans la zone 26 parce qu’ils n’ont pas d’inventaire et de données», indique le président. Le but est de stabiliser la population de chevreuils.

«Le ministère nous a dit qu’ils allaient prendre en considération les lettres d’appui que nous avons eues. Je pense que c’est un travail qui va nous permettre éventuellement d’arriver à quelque chose, mais il faut être patient», établit M. Caron.

Il est d’avis que les retombées économiques découlant de la chasse au chevreuil dans la région peuvent être très grandes.

Assemblée générale annuelle

 La FédéCP a présenté son assemblée générale annuelle. Pierre Caron a repris la présidence pour deux ans, alors que le Latuquois Richard Blais a fait de même à la vice-présidence. Même si l’ensemble du conseil d’administration est demeuré en poste, deux nouveaux visages ont fait leur apparition : Raphaël Dubé (L’Aire faunique communautaire du réservoir Gouin) et Claude Lessard, membre individuel.