Jour 3 : le blocus demeure

Mercredi en fin de journée, la Nation atikamekw a eu une discussion téléphonique avec des gens du gouvernement du Québec, avec notamment le ministre responsable du Secrétariat aux Affaires autochtones, Geoffroy Kelley. Ce dernier voulait discuter avec les Atikamekws, mais en leur demandant de lever le blocus des opérations forestières. «Le blocus va rester tant que nous n’avons rien de signé avec le gouvernement. C’est inacceptable et nous voulons des garanties», commente le chef de Wemotaci, David Boivin.

Depuis mercredi soir, un nouvel endroit de la route 25, au kilomètre 26, a été barré aux opérations forestières par les Atikamekws. Il s’ajoute aux autres barrages érigés au km 61 et au km 175 de la route 25, en plus de celui du km 30 de la route entre Parent et Clova.

Le Canadien National (CN) a obtenu une injonction visant à faire lever le barrage à Wemotaci pour les trains de marchandises, mais le CN préconise plutôt les discussions avec les Atikamekws. «Nous avons une injonction, mais nous discutons toujours», affirme la porte-parole du CN Julie Senécal.

«Nous avons des discussions avec le CN à savoir si nous levons ou non la barricade à Wemotaci, mais on devra consulter les membres de la communauté», ajoute le chef Boivin.

Du côté de la Sûreté du Québec, tout se passe bien et les policiers sont sur place pour voir à la sécurité. Les gens demeurent coopératifs avec le blocus, autant les villégiateurs que les camionneurs.

Dans toute cette saga, les Atikamekws sentent des appuis. «Nous avons l’appui d’autres Nations autochtones qui pourraient venir nous aider. Nous voulons des garanties du gouvernement pour avoir droit à notre forêt. Ça fait 33 ans qu’on se bat. La balle n’est pas dans notre camp, mais elle est depuis longtemps dans le camp du gouvernement, opine le chef Boivin. Les villégiateurs passent les barricades et on sent un appui. La plupart nous disent que c’était le temps qu’on se lève.»

Le blocus devrait se poursuivre au cours du week-end, «à moins d’un revirement de situation incroyable», termine le chef Boivin.