Jacques Darveau : retraite bien méritée après 59 ans chez John-Lewis

EMPLOI. « Il y en a qui ont le CH tatoué sur le cœur, moi, c’est John-Lewis ».

Cette toute petite phrase résume bien le parcours de Jacques Darveau, affûteur aux Industries John-Lewis. Après un cheminement de 59 années, il vient tout juste de quitter son travail pour goûter aux joies d’une retraite bien méritée. La direction et ses  collègues de travail lui ont organisé une fête surprise, en présence de membres de sa famille, pour souligner cette longévité record.

« C’est exceptionnel  on ne verra pas ça souvent », commente son patron, Frédéric Tremblay, directeur général de l’usine.

M. Darveau a installé l’affiche qui désigne la salle qui porte maintenant son nom.

M. Darveau est entré chez John-Lewis à Grand-Mère le 26 mars 1963, d’abord comme tourneur, puis affûteur, en 1981.

En 1963, il gagnait 70 cents l’heure. Avec du temps supplémentaire, il pouvait espérer gagner un salaire de 32$ par semaine. Les temps ont bien changé.

Son attachement pour Industries John-Lewis est tel qu’il n’hésite pas, lors de la construction de l’usine latuquoise, en 1978, à déménager toute sa famille pour venir y travailler.

Non seulement M, Darveau en connaît un bout sur l’histoire de l’entreprise, mais il a aussi été généreux de son savoir auprès de nombreux affûteurs qui, à leur tour, forment la relève.

« Tout de sa carrière, il a été apprécié de ses collègues. Bon travaillant, patience exemplaire, calme inébranlable, des qualités indispensables pour un affûteur, Jacques a travaillé toute sa vie avec des couteaux », résume M. Tremblay.

« Il était pratiquement là 6 jours sur 7 », a aussi tenu à souligner Frédéric Tremblay. La semaine, il travaillait à la production alors que le samedi matin, il voyait à la maintenance des équipements pour s’assurer qu’ils soient sécuritaires pour ses confrères et consœurs de travail.

« Tout au long de sa carrière, ce sont plus de 300 milliards de bâtons qui ont été faits chez John-Lewis », a fait remarquer le directeur.

L’homme gardait toujours ses ongles longs pour éviter les coupures avec les couteaux dont il se servait pour travailler.

Il n’a qu’un accident de travail à son actif, alors qu’il était tout jeune sur un tour, il s’était sectionné un tendon à l’usine de Grand-Mère.

En son honneur, la salle d’affutage des Industrie John-Lewis portera dorénavant le nom de salle Jacques-Darveau. Une plaque commémorative y a été installée par M. Darveau lui-même. « Tout le monde qui vont passer là, ils vont penser à moi », rigole-t-il.

« On est très fier, souligne son fils Luc Darveau. J’ai toujours vu mon père en grand travaillant. Je ne l’ai jamais vu manquer une journée de travail (…) C’est un exemple pour nous, comme travaillant ».

Il entend profiter de sa retraite bien méritée, se reposer, même s’il trouve ça difficile de quitter les bons amis qu’il s’est fait à l’intérieur des murs de l’usine : « Je viendrai faire un petit tour, de temps en temps ».

Ses anciens employeurs lui ont offert des présents pour le remercier de sa fidélité pendant aussi longtemps.

On vot le nouveau retraité en compagnie de ses collègues.