Investissement de 700 millions dans la biomasse de La Tuque ?
ÉCONOMIE. Découlant d’une mission économique en octobre dernier de Ville de La Tuque, un important projet de bioraffinerie forestière franchit de nouvelles étapes afin de voir le jour à La Tuque.
Une usine de transformation de la biomasse forestière en biodiésel mijote actuellement et elle pourrait entraîner des investissements de 700 à 800 millions $ si tout se concrétise. En tout, 300 emplois directs et indirects pourraient être créés.
Selon ce qu’on a pu apprendre, au cours d’une rencontre sur les énergies renouvelables, à Shawinigan du ministère de l’Énergie et des ressources naturelles, une pétrolière européenne aurait démontré de l’intérêt pour le projet. Il est toutefois trop tôt pour savoir de quelle entreprise il s’agit. Il faut savoir que La Tuque a répété dans les derniers mois que 650 000 tonnes de biomasse forestière étaient disponibles dans la région et qu’il y avait donc un excellent potentiel de développement de cette industrie.
Toutefois, le directeur forestier et de la diversification économique, Patrice Bergeron, ne met pas la charrue devant les bœufs, même si Québec a été contacté par cet éventuel partenaire en rapport avec le projet de biomasse de La Tuque.
Un travail préparatoire important
«C’est beaucoup d’études, ces choses-là. C’est sûr que la confirmation d’un partenaire financier d’Europe peut accélérer le projet. Ce qu’on ne sait pas, c’est s’il va être de cette ampleur-là. Mais on sait qu’il faut partie de la base. On parle d’une première bioraffinerie forestière au Canada. Il y a des choses qu’on doit penser et étudier avant de mettre cela en place», pense M. Bergeron. Il réfère à la logistique d’approvisionnement de la future usine et des coûts de transport qui pourraient s’avérer élevés en raison des distances entre la matière première et l’usine. «C’est pour ça que nous avons pensé notre projet de pyrolyse mobile. Dans certaines sphères d’activités, transporter de la biomasse forestière à l’état brut, ce n’est pas nécessairement rentable. On a trouvé une façon économique d’aller chercher cette biomasse-là et de l’apporter à l’usine. On pense que la pyrolyse mobile serait une option intéressante pour nous», poursuit M. Bergeron.
Ce dernier se dit très satisfait que l’intérêt démontré par les grandes industries, d’autant plus que les Européens ont déjà bon nombre de connaissances en ce domaine. «Il ne faut pas penser que l’on va réinventer la roue. Mais on a nos particularités et notre structure forestière. La récolte de biomasse à grande échelle ne se fait pas à l’heure actuelle au Canada et ça va commander des études poussées et la collaboration étroite de nos industries forestières», prévoit-il.
Patrice Bergeron est très heureux de voir la collaboration apportée par les deux paliers de gouvernement à cette vision de Ville de La Tuque : «Le ministre Pierre Arcand au niveau provincial est très entreprenant là-dedans, ils sont bien au fait du projet et ils y croient».
Si bien que l’objectif de 2023 (huit ans pour la venue d’une entreprise transformant la biomasse forestière), pourrait bien être devancé, si l’intérêt des Européens se confirme.
Les prochaines étapes ? Indéniablement, confirmer clairement l’intérêt de ces partenaires-là, les rencontrer. «Il y a des annonces qui seront faites probablement dans les prochaines semaines», avance M. Bergeron.