Important chantier au centre communautaire du lac Saint-Louis

ÉCONOMIE. Un important chantier a été mis en branle cette semaine au centre communautaire du Centre d’amitié autochtone de La Tuque (CAALT), au lac Saint-Louis. Le bâtiment, que plusieurs connaissent sous l’appellation 0-100-20, ne sera pas démoli, comme pouvait le laisser croire la vue d’une grue sur place, mais il va changer d’aspect. Les travaux se poursuivront ces prochaines semaines pour développer le centre Sakihikan. La pelle mécanique a démoli un mur à l’est, à l’étage supérieur du bâtiment. Cette vision pouvait laisser croire à une démolition totale de l’édifice : sur les réseaux sociaux, cette semaine, de nombreux nostalgiques se rappelaient les bonnes heures du bâtiment et de sa salle de danse, à l’époque des 24 heures de la Tuque. «La superficie du bâtiment va diminuer un peu», confirme toutefois Christine Jean, directrice générale du CAALT. Une terrasse sera éventuellement aménagée dans une partie de l’endroit où les murs sont tombés. La partie à l’ouest du centre communautaire va demeurer. On y retrouvera une grande salle, qu’il sera possible de louer. La hauteur du plafond sera aussi uniformisée. «Je sais que des gens sont un peu ébranlés, car leurs souvenirs s’envolent. Mais c’est mieux de voir les souvenirs s’envoler que voir la bâtisse s’écrouler», pense Christine Jean. Des subventions vont aider le CAALT dans ce projet. Cet été, 500 000 $ avaient été accordés par le gouvernement fédéral pour cette refonte intérieure et extérieure du bâtiment dans le cadre du Programme d’infrastructure communautaire du Canada 150 (PIC 150). D’autres aides financières gouvernementales pourraient s’ajouter, mais Christine Jean ne peut pas en dire plus pour le moment. Le bâtiment était utilisé pour certaines activités du CAALT. Avec les travaux, il deviendra un centre communautaire où une vocation touristique est aussi envisagée. «C’est un centre qui aura différents volets d’activités», envisage la directrice générale. Des salles polyvalentes pourront accueillir des activités communautaires destinées au grand public. Des artistes en résidence seront aussi sur place à certains moments de l’année. La grande salle du premier étage sera offerte en location, pour des groupes. Christine Jean voit déjà des partys de Noël d’entreprises s’y dérouler, l’an prochain. «En été ou en hiver, quand on est dans la grande salle et qu’on regarde le lac St-Louis, c’est féérique». À long terme, il y a un projet d’aménager un anneau de glace autour du lac. Au sous-sol, on retrouvera un vestiaire où les gens pourront entrer, avec des toilettes. La rénovation du centre communautaire s’inscrit dans le cadre du projet Sakihikan, un projet touchant l’ensemble du lac Saint-Louis. D’ailleurs, récemment, Ville de La Tuque avait annoncé son intention de ramener les activités de la Fête nationale au parc du lac Saint-Louis, «lorsque les travaux seront complétés, si possible, l’an prochain». Les travaux de rénovation vont se faire en différentes phases, mais Christine Jean aimerait bien inaugurer officiellement le centre Sakihikan le 21 juin 2018. Tourisme Comme toile de fond, il y a un important projet de développement touristique.  Il n’y a pas que le bâtiment qui est dans la mire, même si c’est un élément majeur. On pourrait retrouver de l’animation autour du lac avec l’aide d’éléments visuels ou sonores. «On souhaite faire de l’animation autour du lac, qu’il y ait de l’interaction. Par exemple, si on arrive devant un arbre, qu’il y ait une possibilité que, soit par les appareils intelligents ou par haut-parleur, qu’une histoire soit racontée, qu’une image soit projetée», propose-t-elle. On veut donc faire connaître l’histoire de La Tuque et la part que les autochtones ont occupée dans le développement de la région. On sait que le projet Sakihikan vise à créer une entreprise d’économie sociale autochtone. Comme toile de fond, on retrouve la revitalisation du site du lac St-Louis via les travaux actuellement effectués par Ville de La Tuque. Le CAALT s’était rendu sonder la population lors du dernier salon des commerçants et artisans du Haut-St-Maurice appelé savoir quel type de projets développer au lac Saint-Louis. «Les Latuquois ont un attachement particulier envers le lac Saint-Louis», a constaté Christine Jean.