Il faut trouver une solution durable et ça presse – Normand Beaudoin

ÉCONOMIE. En assemblée régulière, le conseil municipal de Ville de La Tuque a demandé au gouvernement du Québec une révision complète des règles de fonctionnement du bureau de mise en marché des bois.

Ceci, « afin que la vente des bois puisse se réaliser selon les règles de libre marché et ramener le coût de la fibre à sa juste valeur marchande».

Étoffée, la résolution adoptée par le conseil municipal est en réaction à la fermeture, ce vendredi, par Produits forestiers Mauricie de son usine de Rivière-aux-Rats. Cette fermeture a été justifiée par le coût de la fibre en Mauricie, qualifié d’élevé par l’entreprise.

La Tuque sollicite également la mise en place d’un programme de partage des coûts liés à la construction, la réfection et l’entretien des chemins multiusages dans les territoires forestiers. On veut que Québec rende disponibles à la récolte les volumes de bois qui ne l’ont pas été au cours des dernières années.

«Depuis l’entrée en vigueur du nouveau régime forestier et la création d’un bureau pour la mise en marché du bois de la forêt publique, on constate que le coût de la fibre a augmenté de façon significative, de sorte qu’il ne reflète pas sa juste valeur marchande », peut-on lire dans la résolution adoptée par La Tuque.

On soutient également qu’à l’échelle de l’Amérique du Nord, c’est au Québec où le coût d’approvisionnement en bois est le plus élevé, avec une hausse de 12 % entre 2012 et 2014. « À l’intérieur de la province, la Haute-Mauricie est parmi les régions les plus durement affectées», déplore le conseil municipal.

La forêt, prioritaire

Les élus ont fait allusion au fait que d’autres secteurs économiques, tels l’industrie aéronautique, bénéficient d’aides financières importantes du gouvernement du Québec. « La forêt génère plus d’emplois que l’aéronautique, donc elle mérite toute notre attention. Il faut trouver une solution durable et ça presse», exige le maire Normand Beaudoin.

«Je veux dire aux travailleurs forestiers à leurs familles que nous sommes avec eux en cette période d’incertitude. Nous sommes vraiment désolés de ce qui arrive, à quelques jours de Noël», a déclaré le maire, à l’intention des travailleurs de Rivière-aux-Rats.

Selon ce dernier, ce n’est pas la première fois que la région traverse ce genre de tempête et «on s’en est toujours sorti. Ce n’est qu’une question de temps avant que les opérations reprennent. Moi j’y crois».