«Il faut que tout le monde travaille dans le même sens»

Le comité des marguilliers de la paroisse Saint-Martin-de-Tours a réagi à la pétition lancée il y a quelques jours par le comité de citoyens, qui souhaite que l’argent de la paroisse demeure pour le bâtiment de l’église.

Souhaitant se montrer unis pour la sauvegarde de l’église, les marguilliers souhaite également cette unité de la part des différents intervenants appelés à jouer un rôle.

«La demande de s’engager à y investir toutes les sommes de nos avoirs est non recevable. Allouer des centaines de milliers de dollars sans connaître l’avenir d’un bâtiment est à l’encontre du raisonnable et d’une saine gestion et mettrait en danger notre raison d’être soit la pérennité de la paroisse et sa mission», réagissaient en premier lieu les marguilliers.

L’intérêt pour le bâtiment de l’église Saint-Zéphirin a été confirmé, lors d’une rencontre avec les paroissiens le 15 septembre.

«Nous sommes disposés à y investir des sommes importantes, nous l’avons dit aux gens», dit Sylvie Girard, porte-parole.

Sauf qu’on ne veut entreprendre aucune action avant que ne soit adopté le plan d’affaires qui dictera les prochaines étapes, ce qui n’est pas encore le cas. Toute dépense de plus de 5000 $ doit être approuvée par le diocèse de Trois-Rivières. Le plan d’affaires déterminera les sources du financement devant être accordé pour le projet.

Le comité de développement du plan stratégique de l’immeuble-église Saint-Zéphirin de ce projet verra a développé le plan d’affaires. On vise à y inclure trois marguilliers, un représentant de Ville de La Tuque, un autre du comité de citoyens ainsi qu’un représentant du comité de l’orgue de l’église Saint-Zéphirin. Seul le comité de l’orgue a confirmé une présence. «Pour les autres partenaires, on n’a pas eu de réponse», laisse échapper Sylvie Girard.

«Si on veut vraiment travailler à conserver le bâtiment, il faut un consensus social, […] que tout le monde ait le même intérêt et travaille dans le même sens», poursuit-elle.

Ce n’est pas, remarque-elle, ce qui est demandé dans la pétition et ce qu’on sent dans la municipalité. Le comité laisse aussi une place pour deux personnes de la population générale.

On veut trouver un consensus autant avec la Ville qu’avec le comité de citoyens. «On a l’impression que le financement, l’argent, est plus important que l’avenir de l’église. On ne travaille pas ensemble», lance Mme Girard.

Le bâtiment, ajoute le marguillier Rémy Beaudoin coûte chaque à opérer. «La seule façon d’assurer la pérennité du bâtiment est d’avoir la contribution des différents gouvernements. Si on veut aller chercher le provinciale, le fédéral de même que le local, il n’y a pas un gouvernement qui va mettre de l’argent s’il y a pas une cohésion», prétend M. Beaudoin.

Combien a-t-on en banque ?

La fabrique a actuellement en banque un montant de 200 000 $, un montant qui découle de la vente de l’église Marie-Médiatrice. La vente avait été faite au montant de ce 290 000 $, mais à la fabrique a utilisé une partie du montant pour des travaux à l’église Saint-Zéphirin. L’argent résiduel servirait donc de levier pour un éventuel projet.

La vente des églises de La Croche et Grande Anse a également généré des revenus de 200 000 $.

Puis, existe le fonds émanant de l’ancienne paroisse de Saint-Hubert, riche d’un capital de 300 000 $. Mais il s’agit d’un montant qu’on ne peut pas utiliser, nuancent les marguilliers. Seul produit des intérêts peut être affecté à des dépenses.

«Tout le monde sait qu’on a 200 000 $ de côté dans l’immédiat. On ne veut pas prendre le 200 000$ et le mettre dans le bâtiment aujourd’hui. Il va y avoir un plan d’affaires […] On veut que le 200 000$ agisse comme levier pour aller chercher plus d’argent […] que ça serve de mise de fonds pour différents projets qui vont assurer la pérennité du bâtiment», explique M. Beaudoin.

Ville de La Tuque, ajoute Sylvie Girard, a demandé que des états financiers en comptabilité d’exercice soient fournis, si une demande de subvention était formulée à son endroit : «Nous sommes une paroisse dans un diocèse, nous avons une comptabilité de caisse, comme toutes les paroisses. Nous ne sommes pas rendus à faire une demande d’aide financière à la ville, nous demandons seulement une collaboration». Pareille demande a aussi été formulée par le comité de citoyens.

«Leur stratégie simpliste de dire prenez l’argent et mettez-le dans l’église, prenez tout votre argent et compromettez votre mission, ça n’a a aucun sens. C’est d’une simplicité», lance Rémy Beaudoin.

«Tous les chiffres sont accessibles sur le site de la paroisse, assure le curé, Marc Lahaie. Il n’y a rien qui va au diocèse, tout l’argent reste ici […] La paroisse continuent de s’engager sur la sécurité et l’intégrité du bâtiment».

Le presbytère

Entre autres, un important projet de logements vise deux étages du presbytère. Il est trop tôt pour dire combien d’argent sera investi et même le nombre de logements qui seront créés, mais on sait que ce projet a pour but d’assurer des entrées d’argent supplémentaire pour la paroisse.

Le message prend la forme d’un cri du cœur pour une concertation menant à la sauvegarde de l’église Saint-Zéphirin, dans un contexte où on doit agir rapidement.

«On est des bénévoles, mais des bénévoles compétents», ont conclu les marguillers qui invitent les gens qui ont des interrogations à les contacter directement.