Hydro-Québec entreprend des études pour rénover la centrale La Trenche
Hydro-Québec est en train de mettre la table à d’importants de travaux de rénovation qui seront entrepris à sa centrale la Trenche dans quelques années. La société d’État lance les études visant la réhabilitation de l’aménagement hydroélectrique, une première étape devant éventuellement conduire à ces travaux.
« Le projet a comme principal objectif d’augmenter la durée de la vie de cet aménagement tout en assurant le maintien de la production hydroélectrique, la sécurité du public et la régularisation de la rivière Saint-Maurice », résume Hydro-Québec.
Hydro-Québec souhaite faire passer la puissance de la centrale Trenche, la plus importante en Mauricie, de 302 à 350 mégawatts ou, si vous préférez, la capacité d’alimenter de 109 000 à 126 000 maisons en électricité. Le scénario à l’étude propose également l’augmentation de la capacité d’évacuation pour le passage d’une crue maximale probable, compte tenu de l’impact des changements climatiques.
L’avant-projet
« L’avant-projet consiste à évaluer tous les systèmes de façon plus précise (…) On va cerner chacun des systèmes, on va voir ce qui est à remplacer, de quelle façon le faire. Le défi qu’on a, présentement, c’est de faire ça tout en gardant la centrale en exploitation. On s’assure de la sécurité des travailleurs, du public alentour et on a des liens interrives », indique Carl Morin, chef – projets des installations de production en Mauricie chez Hydro-Québec. On travaille à mettre en place les meilleures pratiques pour la réalisation future du projet de réhabilitation.
Il s’agira de travaux de la même envergure que ceux qui ont été entrepris à la centrale Rapide-Blanc. On n’a toutefois pas encore d’idée précise du coût des travaux, qu’on perçoit dans « une fourchette entre 459M$ et 1G$ ». L’avant-projet, qui prendra fin en décembre 2023, devrait préciser les coûts.
« Les systèmes vont être remis à neuf, surtout les systèmes principaux, les groupes turbines alternateurs. (…) Tous les systèmes auxiliaires à la production, on parle d’électrique, de mécanique, vont être remis partiellement à neuf », ajoute M. Morin.
Échéancier
SI tout se passe comme prévu, les travaux de La Trenche débuteront au moment où prendront fin les travaux de réhabilitation de la centrale Rapide-Blanc. Ceux-ci, on le sait, ont été entrepris en 2020 au coût de 613M$.
On souhaite obtenir les autorisations pour réaliser le projet en 2024. Des travaux préalables, notamment de génie civil sont d’ailleurs prévus pour 2024. Des travaux de préparation de chantier auront lieu en 2025 et 2026 alors que le remplacement des six groupes de turbines alternateurs devrait débuter en 2027. Hydro en remplacerait un par année, jusqu’en 2032.
Lien interrives
Puisque la centrale est un lien interrives, il y a beaucoup de villégiature aux alentours et il faut en tenir compte. « Durant les études, le lien sera fermé à toute circulation pour de courtes périodes. Des communications et de la signalisation seront déployées pour aviser les utilisateurs de planifier leur déplacement en conséquence. Nous invitons les utilisateurs du lien à s’abonner à l’Info-projet pour être au courant des travaux dans le secteur », mentionne Hydro-Québec.
On consultera le public et maintiendra le dialogue. C’est pour cette raison qu’Hydro-Québec instaure un programme de participation du public dans lequel seront impliqués les groupes du milieu et les utilisateurs du territoire. Des représentants de La Tuque et de Wemotaci seront aussi consultés.
Accueil favorable
Ville de La Tuque accueille très favorablement la nouvelle des éventuels travaux de la centrale dont la mise en service a été faite dans les années 50.
« Ce projet permettra d’augmenter sa puissance sans avoir à augmenter la superficie de l’ouvrage. Nous avons bon espoir que les études vont démontrer à la haute direction que le projet doit se réaliser. Nous l’avons vécu dans le passé avec la centrale La Tuque et nous le vivons présentement avec la centrale de Rapide-Blanc, chaque fois qu’un grand chantier démarre à Hydro-Québec, il y a d’importantes retombées économiques pour nos gens d’affaires. C’est une très bonne nouvelle. Nous en sommes très heureux », a dit Luc Martel, maire de La Tuque. On n’a pas en main les chiffres démontrant les retombées économiques de la réfection de Rapide-Blanc, mais la ville assure qu’elles sont importantes. On espère que les impacts le seront tout autant dans le cas des travaux de La Trenche.
« On a déjà eu une rencontre avec la municipalité de La Tuque et la communauté de Wemotaci. Ce sont des dialogues qu’on va poursuivre pendant la période d’avant-projet. Il y a eu un salon avec les entrepreneurs qualifiés, c’est quelque chose qui a bien fonctionné à Rapide-Blanc, qu’on aimerait reproduire pour la Trenche », laisse entendre Caroline Belley, cheffe – projets à Hydro-Québec.
Carl Morin affirme que La Trenche « est une belle centrale qui s’est bien conservée avec le temps », mais les années ayant passé, il faut évaluer ce qu’il faut faire pour la conserver encore de nombreuses années.
» Je salue l’approche respectueuse d’Hydro-Québec qui travaillera de pair avec les communautés durant cette phase d’études d’avant-projet. La réhabilitation de La Trenche s’inscrit dans la stratégie de développement des énergies vertes du gouvernement du Québec. Rappelons ici l’importance du développement des sources d’énergies renouvelables dans notre virage vers l’électrification de notre économie » affirme pour sa part Marie-Louise Tardif, députée de Laviolette-Saint-Maurice.