Horaire à l’heure des paramédics : premiers mois très concluants
À la moitié de la période de six mois du projet pilote des horaires à l’heure des paramédics à La Tuque, les premiers résultats semblent très concluants.
À l’occasion de l’assemblée du conseil d’administration du CIUSSS-MCQ, on a pu apprendre que les bénéfices sur les services préhospitaliers dans le Haut-Saint-Maurice ont été significatifs. Parmi eux, le déploiement dynamique des ressources ambulancière dans le périmètre urbain se traduit par une diminution de 7 minutes du temps de réponse pour les appels urgents. Le CIUSSS-MCQ note également des bénéfices directs lors d’une intervention à la suite d’un arrêt cardio-respiratoire.
Les chiffres dévoilés font état d’un temps moyen de mise en route des ambulances de 35 secondes, en 2020, comparativement à 8 minutes et 51 secondes, un an plus tôt, à l’époque où toutes les équipes avaient un horaire de faction.
Le temps de réponse moyen s’en trouve énormément amélioré, avec 5 minutes et 53 secondes, alors qu’il était de 12 minutes et 19 secondes en 2019. Des chiffres qui améliorent de façon significatives les services préhospitaliers dans le Haut-Saint-Maurice.
Les résultats, comptabilisés du 9 août au 9 novembre, font état de 524 affectations cette année, comparativement à 468 l’année dernière.
Rappelons que le projet pilote, qui a débuté le 9 août, se terminera le 9 février 2021.
Dans les perspectives d’avenir présentées, il y a la transformation permanente de deux horaires de factions en horaires à l’heure, l’augmentation de la disponibilité de la main-d’œuvre chez les paramédics. On estime que les horaires à l’heure pourront contribuer à créer de l’intérêt pour les futurs paramédics intéressés à exercer leur métier à La Tuque. On a également souligné la collaboration remarquable établie entre le CIUSSS-MCQ, l’entreprise BTAQ et Ville de La Tuque.
Le projet pilote prévoit une équipe de paramédics à l’heure 24h, 7 jours, une autre équipe à l’heure 8 heures par jour, sept jours par semaine, ainsi qu’une troisième équipe qui demeure en faction.
Bec et ongles
C’est le ministère de la Santé qui prendra la décision finale, lorsque sera terminé le projet pilote, à la lumière des analyses effectuées par le CIUSSS-MCQ. Mais déjà, la députée de Laviolette-Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, avertit qu’elle va continuer de se battre bec et ongles pour qu’il devienne permanent.
«On se base sur les données et on a les chiffres de notre bord. Ça va être facile, je pense, de convaincre que c’est essentiel pour la sécurité et la santé des gens du Haut-Saint-Maurice. Je suis ça de façon très ponctuelle et je serai là pour défendre le dossier pour que ça reste […] C’était dans mes promesses électorales et j’avais dit que je mettais mon poste en jeu si on ne l’avait pas», lance-t-elle sans détour.
Mme Tardif était très satisfaite d’entendre les résultats à mi-chemin du projet pilote. «Je me croisais les doigts et j’espérais qu’on ait en ces bons résultats, puisque ce sont les résultats qui vont faire foi de la suite. Je ne m’attendais pas à moins et je veux féliciter les paramédics. Ils ont toute mon admiration et mon respect par rapport à leur travail. Ça dénote que, ce sur quoi on a travaillé pendant tant de mois et années, c’était essentiel».
Le syndicat est satisfait
Pour le président du syndicat des paramédics du Coeur-du-Québec, Michel Beaumier, l’application du projet pilote a fait une énorme différence.
«Avec les chiffres qui sont sortis, c’est plus qu’excellent pour la municipalité», estime-t-il.
Au début, rappelle-t-il, il a fallu s’ajuster, car les affectations étaient dirigées de manière à ce que ce soit le véhicule le plus près qui puisse se rendre sur le lieu de l’intervention, même en territoire éloigné. On a changé la façon de faire, de manière à garder les véhicules à l’heure dans le secteur urbain de La Tuque.
M. Beaumier est confiant que projet pilote puisse perdurer, après la période de six mois. «On a des rencontres régulières. On discute beaucoup de tout ce qui se passe présentement et avec les chiffres qu’on a, je ne vois pas comment le ministère pourrait démontrer que ce n’est pas efficace à La Tuque, d’avoir un véhicule à l’heure. Ce serait plus que surprenant, les chiffres sont éloquents», croit Michel Beaumier.
«Dans le meilleur des mondes, on demanderait que le véhicule de 8 heures soit augmenté à 12 heures, puisqu’il couvrirait une plus grande période, ce serait vraiment dans des périodes critiques, où il y a le plus d’appels. Mais c’est sûr que présentement, on ne se plaint pas, on avait demandé au moins un véhicule à l’heure et on en a deux», met-il en relief.