Horaires à l’heure des paramédics : «On veut que le message passe ! »

Les paramédics de La Tuque ont tenu une parade qui les a conduits dans plusieurs rues de La Tuque, afin de dénoncer le peu d’avancement de leur dossier des horaires de faction, qu’ils veulent voir devenir des horaires à l’heure.

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« On a compté juste ici (au point de ralliement, la fin du parcours) une trentaine de véhicules, autres que les véhicules de service comme les ambulances et tout. On avait beaucoup de citoyens, sur le bord des rues, qui applaudissent et nous saluaient. On est vraiment très satisfait des gens de La Tuque» commentait Michel Beaumier, président du Syndicat des paramédics du Coeur du Québec (CSN).
Parti du centre de La Tuque du CIUSSS-MCQ où les véhicules ont fait du bruit pour saluer le personnel de la santé, le convoi est passé devant les résidences de personnes âgées le Renaissance, Villa Soleil et les Bâtisseurs. Ensuite, les véhicules ont poursuivi la route jusque sur le boulevard Ducharme où ils ont atteint la halte routière, au sud.
« On voulait dire aux personnes âgées : on est là et on veut vous donner le service que vous méritez», a indiqué M. Beaumier en entrevue.

« Je le goût de vous dire, ce soir, oui aux horaires à l’heure, a plusieurs fois répété le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay. Ne soyez pas gênés, il faut le dire. Les problèmes datent d’il y a 15 ans».
Il a rappelé un événement où en 2005, un camion a dû transporter un citoyen de La Tuque vers un centre hospitalier, une situation qui s’est répétée il y a quelques semaines, alors qu’un camion du service des incendies de Ville de La Tuque faisait de même avec un citoyen, l’amenant vers le centre de service de La Tuque du CIUSSS-MCQ.
«À La Tuque, on mérite mieux que des boîte de «pick-up». Là, on est tanné, je suis tanné, comme maire. On veut des réponses», a tonné M. Tremblay visiblement irrité par la situation, devant la foule, rassemblée en fin de parcours.
Comme arguments, il citait la rétention du personnel, la qualité du service, mais aussi d’éviter la découverture de service.
«Ce soir, le maire est dans la rue, a ajouté Pierre-David Tremblay. Il soutient la population, il demande au gouvernement et du respect. Du respect pour les régions, pour une qualité de service ambulancier à La Tuque».

À La Tuque, on mérite mieux que des boîte de « pick-up » – Pierre-David Tremblay

Les maires de La Bostonnais et de Lac-Édouard, Michel Sylvain et Larry Bernier, ont mis en évidence le temps qu’il peut prendre, pour un service ambulancier, de secourir des gens dans leur municipalité plus éloignées.
«Chez nous, ce n’est jamais en bas de 40 minutes, si c’est à l’heure. Sur des horaires de faction, ça dépasse une heure avant qu’ils arrivent chez nous. On a le temps de mourir avant que vous arriviez», image Larry Bernier.

Une vie sauvée par les paramédics

Daniel Martel le dit sans hésiter : il a eu la vie sauve grâce à l’intervention des paramédics, le 24 juin 2017 alors qu’il a eu un malaise. Il a témoigné de son expérience devant les gens présents à la fin de la parade.

«J’étais en parfaite santé et sans avertir, j’ai eu un malaise. J’étais avec mon fils à la maison. Par hasard, les ambulanciers étaient à la caserne sur un changement de quart. Ils étaient déjà prêts», se remémore-t-il.

«Ils sont arrivés à la maison. Ils m’ont embarqué dans l’ambulance, ils ont fermé les portes. Pendant qu’ils me préparaient pour m’amener à l’hôpital, j’ai fait un arrêt cardio respiratoire dans l’ambulance».

Ils ont pu intervenir rapidement et le réanimer, une intervention rapide grâce à laquelle il peut témoigner aujourd’hui.
M. Martel insiste : ça peut arriver n’importe quand à n’importe qui.
Mais il n’aurait pas eu cette chance si les paramédics n’avaient pas été à la caserne au moment où l’appel d’urgence a été logé.

« On veut que le message passe », a lancé le maire Pierre-David Tremblay.

Le dossier avait cheminé
Le dossier avait pourtant cheminé au cours de l’hiver. Le maire de La Tuque, plusieurs élus locaux, étaient allés rencontrer le ministre du Travail et ministre responsable de la région de la Mauricie, Jean Boulet.
«Il ne semblait pas tellement au courant du dossier. Il a démontré de l’ouverture, a été curieux par ses questions. Mais pour un ministre de la région, je trouve que, on repassera pour la qualité. J’aurais aimé avoir des réponses», a laissé tomber le maire de La Tuque.
Est-ce qu’il a espoir que le dossier puisse se régler quand même rapidement? «Ce n’est plus une question d’espoir, c’en est une de nécessité», tranche-t-il.
Pourtant, le CIUSSS-MCQ avait donné son appui aux horaires à l’heure des paramédics de La Tuque : «Ce qui reste, c’est une réponse gouvernementale à un problème qui est gouvernemental».
«Où est le problème? Pourquoi le ministre ne nous parle pas? On comprend que la députée a peut-être été au bout des limites où elle pouvait aller, mais le ministre ne doit pas rester muet pour un service de sécurité et de santé à La Tuque, a conclu M. Tremblay.