Gazoduq : La Tuque souhaite des compensations pour les énergies renouvelables

ENVIRONNEMENT.  Après une compensation annuelle évaluée à 10M$ pour le passage des 186 km du Gazoduq de GNL Québec en Haute-Mauricie, ville La Tuque souhaite que l’entreprise verse une compensation pour les énergies renouvelables via des projets pouvait être réalisés localement.

Le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay avait mentionné en marge des négociations que la ville souhaitait obtenir une compensation pour les «blocs d’énergie qui passeront dans le tuyau».

«Ce serait un fonds pour les énergies nouvelles et renouvelables, donc le solaire, la bioaffinerie, ou n’importe quoi à partir de la biomasse forestière, on veut être capable d’investir et de démontrer que La Tuque, ce n’est pas qu’un passage pour du gaz, mais aussi d’être en mesure d’aller plus loin au niveau environnemental, en développant des projets structurants», lance Pierre-David Tremblay.

«On a toujours dit qu’on était favorable, mais prudent», martèle M. Tremblay, selon lequel l’acceptabilité sociale du projet est évidente.

À la suite de l’annonce, la ville avait 60 jours pour produire un mémoire expliquant l’acceptabilité du projet de transport du gaz naturel. Le maire a dit ne pas avoir perçu de commentaire négatif à propos du projet de Gazoduq. «On est déjà habitués, on a un corridor d’Énergir qui ne présente pas de grands risques pour la population».

Mise en garde de 40 économistes

M. Tremblay n’a pas pu s’empêcher de commenter la mise en garde servie par 40 économistes plus tôt cette semaine, selon lesquels le projet pourrait augmenter les émissions de gaz à effet de serre et accroître la pénurie de main-d’œuvre.

«Ça ma brime que ce soit des économistes qui écrivent ça, car une des premières raisons contre le gaz naturel, c’est de dire qu’il n’y a pas de main-d’œuvre. Le message que je reçois : on arrête de développer parce qu’il y a plus de main-d’œuvre ? Bien au contraire. Ce projet vient donner une diversification économique, il va amener les travailleurs à l’emploi, il va amener de nouveaux emplois à l’usine de Saguenay», établit M. Tremblay.

«Ils sont 40. Ils vont prétendre que ce sont 36M$ (les retombées économiques) sur l’ensemble du projet de 25 ans. Ce sont 36M$ par année. Ils sont 40 à ne pas avoir vu, comme experts, des gens de développement économique, que c’était par année. J’ai de la misère à comprendre ça», s’étonne le maire.

C’est dossier d’une importance primordiale pour Ville de La Tuque

Pierre-David Tremblay

La DUC

Ville de La Tuque n’adoptera pas tout de suite la Déclaration d’urgence climatique (DUC), comme l’a fait il y a quelques semaines la ville de Shawinigan. On se rappellera que les conseils municipaux des deux villes ont été interpellés à ce sujet par la candidate du Parti vert, Stéphanie Dufresne, lors du débat des candidats aux élections fédérales, le 25 septembre. Le conseil analyse actuellement le projet de résolution pour ensuite l’adapter à la réalité latuquoise.

«On est d’accord avec l’urgence climatique. Avant de donner suite à la demande, on veut prendre le temps de la faire à notre image (la résolution) et à notre façon. Je ne peux pas parler des deux côtés de la bouche. Je ne peux pas dire que je suis en faveur du développement au niveau du gaz, et dans une résolution, je suis contre», affirme le maire.

Le maire penche plutôt en faveur d’un temps de transition : «On ne peut pas passer du mardi soir au mercredi matin, tout le monde, en «bicycles à pédales», il va falloir se donner du temps. Il faut des bornes pour les véhicules électriques, cibler des endroits. Encore faut-il que les subventions permettent d’acheter ces autos-là à coût raisonnable. On a parlé de bioaffinerie, de biomasse, il faut aller vers ces essences-là, encore faut-il qu’on ait la capacité de le faire».