François Néashit, nouveau chef de Wemotaci

ÉLECTIONS. Le second tour de scrutin dans la communauté de Wemotaci s’est terminé, hier, par la victoire de François Néashit sur le chef sortant David Boivin.

M. Néashit a récolté 414 voix, soit 63,6 % des suffrages exprimés contre 225 (34,6 % des votes) pour M. Boivin. Le taux de participation a été de 55,59 %.

Il s’agirait d’un troisième mandat pour M. Néashit. Il a été chef de 1995 à 1999 et de 2003 à 2007. Quant à M. Boivin, il était en poste depuis 2011.

En entrevue à TC Média, plus tôt cette semaine, celui qui allait devenir chef avait confié avoir posé sa candidature suite à du mécontentement qu’il a observé ces derniers temps face au conseil en place jusqu’alors. « On m’a sollicité au cours des deux dernières années, mais j’avais pris ma retraite de la politique » indique M. Néashit. Celui-ci, qui n’avait pas l’intention de se porter candidat, s’est finalement laissé convaincre.

Appliqué par le conseil de bande de Wemotaci, un plan de redressement aurait provoqué du mécontentement dans la communauté d’autant plus qu’il a provoqué des mises à pied, notamment en éducation.

« Il y a du changement, pas seulement à la chefferie, mais au niveau des conseillers puisque quatre nouveaux sont entrés en poste», analyse M. Néashit. Seul un conseiller issu de l’ancien conseil et un qui a été élu au cours d’une élection partielle sont demeurés en poste.

Ses priorités ?« Les gens veulent travailler, il manque d’emplois chez nous, il y a beaucoup d’assistance sociale, mais on a besoin de formation et on n’a pas les ressources pour satisfaire à la demande», propose-t-il. Il entend sonder le milieu forestier pour savoir quelles sont les possibilités de développement pour son coin de pays. « Il y avait un projet de scierie, mais on a été obligé de l’arrêté parce que l’approvisionnement n’était pas assez important pour que ce soit rentable. Il y en a déjà une Obedjiwan. Par contre, il y a sûrement des accords à faire avec des entreprises forestières de la région », remarque-t-il.

De toute évidence, M. Néashit souhaite offrir à sa communauté plus de possibilités au niveau de la formation professionnelle. « Il y a beaucoup de décrochage du secondaire et quand on veut raccrocher, c’est souvent dans la formation professionnelle qu’on le fait, mais on n’a pas les moyens de l’offrir. Plusieurs personnes fréquentent les universités, les Cégeps, mais n’ont pas accès à du financement. Ils y vont par leurs propres moyens et ce sont souvent les familles qui aident leurs proches à terminer leurs études».

Manouane Sipi

Qu’en sera-t-il du dossier de la minicentrale Manouane Sipi, que son prédécesseur David Boivin avait travaillé à mettre sur pied avec le maire Normand Beaudoin ? M. Néashit se souvient avoir travaillé ce dossier dans un précédent mandat. « Par la suite, j’y ai oeuvré à titre de consultant», indique celui qui ne cache pas qu’il devra se retremper dans ce dossier puisqu’il y a moins travaillé depuis quelques années: « Je sais que Normand Beaudoin a poussé ce dossier à son maximum et qu’il s’est fait beaucoup de travail de pression auprès du gouvernement». Après avoir été accepté par le gouvernement libéral, les péquistes avaient mis Manouane Sipi sur les tablettes, avant que le projet ne soit ressuscité par les libéraux.

Pour François Néashit, Manouane Sipi sera de toute évidence un gros travail d’équipe.