Exploitation forestière : les chefs de territoire de Manawan veulent le maintien du moratoire 

En marge de la visite du chef Na’Moks, chef héréditaire du clan Tsayu de la Nation Wet’suwet’en, les chefs de territoire du Nitaskinan de Manawan ont aujourd’hui statué pour le maintien du moratoire sur les coupes forestières. 

 Ils interpellent le gouvernement ainsi que l’industrie forestière pour des discussions structurantes en faveur d’une gestion responsable de la forêt. 

Le chef Na’Moks a exprimé toute sa solidarité avec les chefs de territoire en opposition avec les pratiques dévastatrices de l’industrie forestière sur les terres ancestrales et a partagé l’expérience de sa propre nation contre ce qu’il perçoit comme un  » déficit moral  » de la part des gouvernements. 

 » Lorsqu’une Première nation en arrive à bloquer le passage, c’est parce que, quelque part, le gouvernement n’a pas fait ses devoirs. Notre promesse doit rester celle de ne jamais plier les genoux « , a déclaré le chef Na’Moks. 

Pour rappel, les Atikamekw de Manawan ont adopté en janvier dernier le règlement sur le moratoire sur les coupes forestières. Le comité de travail tenu entre le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, le Conseil des Atikamekw de Manawan et le Conseil de la Nation Atikamekw doit mener à des conclusions qui mettent concrètement en place les conditions de consentements préalables, libres et éclairés avec l’inclusion des Atikamekw comme partie prenante de l’aménagement forestier. 

 » Les chefs de territoire poursuivent les discussions sur les suites de la mobilisation au kilomètre 60 sur le chemin de Manawan et envisagent une application élargie du moratoire. L’issue des discussions avec le gouvernement sera déterminante « , a mentionné Glenn Dubé, conseiller élu de Manawan. 

 » Il est temps de passer à un autre niveau en termes de relations de nation à nation. Nos appels sont répétés, mais l’écoute est sélective et reste trop souvent sans suite. Le gouvernement doit comprendre que l’extraction des ressources sur notre territoire ancestral ne peut se faire sans l’approbation des Atikamekw. Nous sommes et devons être des partenaires « , a conclu le Grand Chef Constant Awashish.