En harmonie avec la musique depuis 56 ans

Rémy Bélanger avait joué sur scène avcec son frère et ses enfants.PORTRAIT. L’Harmonie de La Tuque et Rémy Bélanger sont indissociables. Depuis plus d’un demi-siècle, le Latuquois  consacre du temps bénévolement, avec ses collègues musiciens, à faire retentir les plus beaux airs à l’occasion de différents événements musicaux, de même qu’à une somme colossale de travail, souvent effectuée dans l’ombre.

Le trompettiste amorce sa 57e année dans le groupe musical.  Il se remémore ses débuts, alors qu’il était jeune adolescent. « C’était en 1966, j’avais 14 ans », se rappelle-t-il. Sa passion pour la musique avait débuté à l’âge de 7 ans, alors qu’il apprenait le piano avec sa tante, Madeleine Bélanger.

À l’époque, c’est Aubert Montgrain qui tire les ficelles de l’Harmonie. Les musiciens se retrouvent pour les pratiques à la salle des Chevaliers de Colomb, sur la rue Beckler. Il fallait suivre la cadence. « Lundi : pratique, jeudi: concert, tout l’été. Aujourd’hui, ça ne se ferait plus », relate celui qui cumule 45 ans au conseil d’administration et 30 ans (non consécutifs) à la présidence de l’Harmonie.

Les concerts étaient livrés dans un magnifique kiosque, situé dans le parc du Centre social municipal. Les musiciens arrivaient en parade pour faire leur prestation.

L’offre de loisirs étant plus limitée à l’époque, on avait le choix entre la musique ou encore le baseball. Le jeune Rémy opte pour le premier des deux.

Les débuts

En 1964, il commence à jouer de la clarinette. Il racontera s’être inscrit en musique à l’école pour apprendre à jouer de la trompette, mais il n’y en avait plus de disponible. Le directeur de l’harmonie l’invite à débuter sur une clarinette de métal.

C’est en 1966 que M. Montgrain lui demande de faire le saut dans l’Harmonie de La Tuque. Ainsi débutera une longue carrière de musicien qu’il entretiendra parallèlement à celle qu’il a menée l’usine locale.

Difficile de résumer en quelques phrases des années aussi remplies en musique. Parmi les faits marquants, en décembre 1977, il propose que l’Harmonie s’incorpore pour aller chercher des subventions. Deux ans plus tard, le stage band dont il fait partie joue de la musique bavaroise au Festival de chasse, au Colisée municipal.

En 1986, il œuvre aux retrouvailles pour le 75e anniversaire de l’Harmonie, à l’hôtel Windsor, regroupant 213 musiciens. Le président d’honneur sera Aubert Montgrain.

Des souvenirs inoubliables

Au fil des ans, plusieurs échanges avec d’autres harmonies ont eu lieu: Shawinigan, Victoriaville, Coaticook, Val-Bélair, Beauport. Rémy Bélanger a également présidé les fêtes du 100e anniversaire de l’Harmonie de La Tuque, en 2011.

On lui a décerné le trophée du musicien le plus utile à son organisation à 6 reprises, en plus de celui du musicien le plus méritant. Il a reçu le trophée Volaré en 1998 à titre de personnalité du monde culturel. Il a représenté l’Harmonie de La Tuque au Conseil d’administration du mouvement culturel et du Complexe culturel Félix-Leclerc, dont il a déjà été président.

Il est le 6e membre à franchir le cap des 50 ans d’appartenance à l’Harmonie, après Lucien Jutras, Gérard Dompierre, Aimé Rouillard, Roger Letendre et Roland Proulx.

Parmi les beaux souvenirs qu’il retient de son passage à l’Harmonie, en septembre 1970, le groupe avait paradé et accompagné le Carrousel de la Gendarmerie royale du Canada au festival western de Saint-Tite, un événement qu’il qualifie de très impressionnant. Des concerts à la salle Anaïs Rousseau et au parc Champlain, tous deux à Trois-Rivières, la venue du tromboniste international Alain Trudel en 2001 et l’hommage qu’on lui a fait en 2016 quand on a célébré son 50e anniversaire d’appartenance. Il avait joué avec son frère, sa fille et son fils aussi musiciens.

En 2019, la députée Marie-Louise Tardif  lui avait rendu hommage à l’Assemblée nationale, pour sa longévité comme musicien.

« J’ai persévéré, je n’ai jamais lâché », lance celui qui en a vu passer des musiciens et des chefs d’orchestre. En janvier 2005, il subit une intervention chirurgicale pour le cœur, mais sa détermination le fera retourner aux pratiques, aussi tôt que le 11 mars.

M. Bélanger ne garde pas les honneurs pour lui tout seul. Il a tenu à lever son chapeau son épouse Liette, à Marc Gervais et sa conjointe Diane qui ont épaulé cette cause. « Lui et moi avons travaillé extrêmement fort pour la survie de cet organisme. Je pense que l’on a réussi, et en plus, pour terminer, on est encore là », conclut-il. Son organisme se prépare pour le retour, à l’automne et les musiciens qui désirent s’y joindre sont les bienvenus.