Douche froide de 1,3 million $ à La Tuque

COMPRESSIONS BUDGÉTAIRES. Le maire de La Tuque, Normand Beaudoin, a réagi à des compressions de 1,3 millions $ provenant du nouveau pacte fiscal et de compressions pour l’entretien et de la route forestière 10 qui affecteront la municipalité.

La Ville apprenait que le ministère des Transports comprimera une somme évaluée entre 150 et 200 000 $ dans l’aide financière versée pour l’entretien de la route forestière 10 et voilà que c’est le pacte fiscal qui en ajoute, apportant une compression encore plus importante pour le budget municipal. «Je suis très désappointé», a lancé le maire d’entrée de jeu.

« Je comprends que les villes doivent faire leur effort et j’aurais pu vivre avec la perte de 350 000 $, comme doivent le vivre toutes les municipalités. Ce qui nous fait le plus mal et que personne n’avait vu venir, c’est qu’en plus du 350 000 $ d’effort qu’il nous demande, le gouvernement du Québec nous enlève la compensation de 723 000 $ que nous recevions parce que nous ne pouvons pas taxer les équipements antipollution de l’usine RockTenn. Cela est inacceptable. Additionnez tous ces chiffres et ça fait un manque à gagner de 1,3 million $ en prévision du prochain budget. Pour une petite ville comme la nôtre, dont le budget total est de 27 millions $, ça fait très mal et on ne peut pas laisser passer cela sans rien dire », souligne M. Beaudoin.

L’administration municipale de Ville de La Tuque s’explique mal comment elle pourra ficeler son budget 2015 avec des compressions totalisant 1,3 millions $ provenant du gouvernement Couillard.

«Le directeur général et chacun des directeurs de services ont eu le mandat de regarder ce qu’ils pouvaient faire en ce sens», a prévenu Normand Beaudoin, soutenant que le conseil, qui prépare son budget 2015, doit réviser des éléments suite à cette annonce de compression.

« il va falloir faire des sacrifices, augmenter les taxes ou encore diminuer les services. On est une ville qui donne de bons service puisqu’on est éloigné mais on vient de perdre des moyens que nous avions pour attirer des familles chez nous», fait remarquer le premier magistrat de La Tuque.

Il n’accepte pas de se faire dire que la ville pourra piger dans une réserve de 2 millions $ pour pallier cette compression financière. «La réserve, c’est en cas de coup dur, comme par exemple l’évacuation de Wemotaci ou les inondations, parce qu’on sait que le gouvernement ne viendra pas à notre aide plus qu’il le faut», plaide le maire Beaudoin.

De toute façon, affirme l’administration municipale de La Tuque, cette compression de 1,3 million sera récurrente alors la réserve serait vite épuisée.

Cela peut aller jusqu’à annuler des projets envisagés dans le plan triennal ou même affecter des programmes comme le contrôle biologique des insectes piqueurs ou l’enlèvement des ordures aux deux semaines, qui pourrait se faire sur une moins longue période. «Tout est mis sur la table», insiste le maire.

«Nos directeurs de services ont commencé à effiler leurs couteaux et ce ne sera pas facile», avise-t-il. M. Beaudoin a demandé l’aide et l’appui de la députée Julie Boulet dans ce dossier. Une rencontre est d’ailleurs prévue avec le ministre Pierre Moreau pour discuter de la situation dans laquelle La Tuque se retrouve.

La pilule est difficile à avaler, d’autant plus que le maire a rappelé que La Tuque est le 2e plus grande ville en superficie, avec ses 30 000 km2 et qu’elle doit se doter d’infrastructures, puisqu’elle ne peut pas compter sur l’aide des villes voisines, Shawinigan ou Roberval, parce qu’elle sont trop éloignées.

Le CLE et la CRÉ

Président du CLD du Haut-St-Maurice et premier vice-président de la Conférence régionale des élus (CRÉ), M. Beaudoin digère mal les annonces effectuées cette semaine. «On se réunissait, on s’aidait mutuellement on avait une belle entente et on va recommencer à travailler chaque de notre côté», lance-t-il à propos de l’abolition éventuelle des CRÉ.

Quant au CLD, s’il devait être aboli, ce serait une erreur croit-il. «Beaucoup de gens ont parti des commerces, les ont consolidés avec l’aide du CLD. La Ville ne pourra pas faire un CLD à elle seule», manifeste M. Beaudoin.