Donneuses de lait maternel recherchées

RECRUTEMENT. Il y a environ un an, Héma-Québec ouvrait un dépôt de lait maternel à Trois-Rivières, dans les locaux de Plasmavie, afin d’encourager les nouvelles mamans à donner du lait maternel pour venir en aide aux enfants prématurés du Québec. Mais le recrutement est difficile.

«On est condamné à recruter sur une base constante, souligne Laurent Paul Ménard, directeur des communications chez Héma-Québec qui gère la banque de lait maternel. Une mère peut donner jusqu’à ce que son enfant ait 12 mois au maximum parce que la composition du lait change en fonction de l’âge de l’enfant. Ça nous permet de nous assurer que le lait ait une composition idéale, puisqu’il est destiné aux très grands prématurés.»

Dans la dernière année, 128 femmes de la région se sont inscrites pour faire des dons de lait maternel via le dépôt à lait maternel de Trois-Rivières. Cependant, seulement 52 d’entre elles ont réellement participé au programme.

Présentement, on recense 19 donneuses actives à Trois-Rivières et aux alentours, mais d’après Héma-Québec, il faudrait compter 40 donneuses pour répondre aux besoins de distribution anticipés.

C’est que la demande en lait maternel risque d’augmenter considérablement dans les prochains mois, car l’Hôpital général juif de Montréal commencera sous peu à faire appel à la banque de lait maternel, mise sur pied en 2014.

«Ça fera augmenter le volume demandé parce qu’ils ont un fort taux d’accouchement. Ça aura assurément un impact sur la quantité de lait maternel demandé. Pour répondre aux besoins actuels, nous avons besoin de 800 mères actives annuellement ou 400 actives en tout temps, de façon permanente», note M. Ménard.

Dans la dernière année, 1142 mères ont contribué à la banque de lait maternel à travers le Québec. En moyenne, une donneuse est active durant six mois, a pu constater Héma-Québec.

L’organisme est activement à la recherche de nouvelles donneuses. «Une femme peut s’inscrire comme donneuse avant la naissance de l’enfant. Cependant, il y a toujours une part d’incertitude puisqu’elle ne sait pas ce que sera sa production de lait. Alors, elles ont aussi l’option de s’inscrire quand l’allaitement a débuté, que ça va bien et qu’elles constatent un surplus de lait», explique Laurent Paul Ménard.

20 000: Nombre de doses de 100 ml à distribuer en 2019-2020 au Québec, soit 2000 litres, selon les estimations d’Héma-Québec

Pour se qualifier comme donneuse de lait maternel, une maman ne peut ni fumer ni vapoter. Un questionnaire de santé doit aussi être rempli, à la suite de quoi une infirmière procède à un prélèvement sanguin pour s’assurer de l’absence de tout pathogène ou virus dans le corps de la mère.

Une fois la qualification passée, une trousse est envoyée au domicile de la donneuse pour qu’elle puisse procéder aux prélèvements de lait maternel selon sa capacité et sa disponibilité.

«Elles n’ont ensuite qu’à congeler les prélèvements. Lorsque le moment leur convient, elles n’ont qu’à venir les déposer chez Plasmavie où ils sont conservés. Pour nous, c’est aussi une occasion de rencontrer les mères du programme et discuter un peu avec elles si elles le souhaitent. On a une salle spécialement aménagée pour les mamans», précise M. Ménard.

Les prélèvements de lait maternel sont ensuite transférés à la banque de lait où le lait de plusieurs donneuses est mélangé afin d’en équilibrer la formule nutritionnelle. «Comme le lait maternel est utilisé partout au Québec, il faut que la production soit la plus sécuritaire possible», conclut M. Ménard.

Les informations au sujet du programme de don de lait maternel et le formulaire d’inscription sont disponibles sur le site Internet d’Héma-Québec.