«Dire qu’on laisse la population sans couverture ambulancière est complètement faux» -Dr François Parent

  SANTÉ.  À la suite de l’intervention des paramédics et aux commentaires suivant l’appui que leur a donné le conseil municipal de La Tuque, le directeur médical régional des services préhospitaliers d’urgence du CIUSSS MCQ, Dr François Parent, a voulu apporter des précisions. Selon lui, il est faux de prétendre que le secteur de La Tuque a été laissé à découvert en fin de semaine dernière. Il y a eu des appels simultanés dans des secteurs éloignés, dont trois à Wemotaci et un grave accident au km 56 de la route forestière 25. Docteur Parent indique que n’importe où au Québec, il existe des systèmes permettant d’éviter des découvertures de services. «Des concours de circonstances, avec des achalandages accrus de besoins, font qu’on doive utiliser des ambulances d’une même zone en même temps. C’est en général plus rare que ça arrive à La Tuque. C’est davantage dans les endroits plus densément peuplés, où le ratio ambulances-population est moins bon que La Tuque. Dans ces circonstances, le tout est géré de façon très dynamique et à la minute près par le centre de communication santé Mauricie-Centre-du-Québec. Ils peuvent géolocaliser localiser l’ensemble des ambulances et voir lesquelles sont occupées, lesquelles ne le sont pas», relate le Dr Parent. Dans ce cas précis, on a rapproché une ambulance en provenance de St-Tite. «Il se fait 1600 transports par année, répartis sur trois véhicules», rapporte Dr Parent. Selon ce dernier, le volume d’appel de La Tuque, selon les critères du ministère, justifierait deux ambulances au lieu de trois. Un accident médiatisé d’une fillette à La Tuque avait ensuite permis l’ajout d’un troisième véhicule ambulancier, faisait savoir Dr Parent. «La moyenne est de moins de deux transports par jour par véhicule. Dire qu’on utilise fréquemment les trois en même temps, c’est exceptionnel», analyse-t-il. Il ne manque que l’aval de Québec Pour en arriver à l’adoption de l’horaire à l’heure des paramédics de La Tuque, il ne manque que l’approbation du ministère de la Santé. La Tuque était en tête de liste, mais ce n’était pas la première. «La première était Manseau, qui a eu sa transformation en horaire à l’heure, et qui avait des volumes au double de ceux de La Tuque.  Maintenant, on considère qu’il y a pas de justification qui puisse être donnée pour ne pas permettre la transformation d’au moins une des ambulances en horaire à l’heure à La Tuque (…) La Tuque est numéro un dans notre priorité régionale», assure Dr Parent. Si les intervenants locaux souhaitent que ça se fasse rapidement, Dr François Parent affirme que la transformation ne se fera pas avant l’assermentation du nouveau gouvernement à Québec. En secteur éloigné Le dirigeant estime qu’on ne peut mélanger l’étendue du territoire à la nécessité des horaires à l’heure. «Jamais on ne va envoyer une ambulance à l’heure pour faire un transport à Wemotaci ou à Parent. Les horaires alors peuvent aider à diminuer le temps de réponse pour les urgences locales, mais quand on est en route pour une heure et demie ou deux heures, ces cinq minutes de mise en action initiale ne changent rien», tranche-t-il. Si on affirme que la population va plus que doubler en période d’achalandage touristique ou la chasse, leur venir en aide n’est pas nécessairement la responsabilité des services préhospitaliers : «Ce sont des mesures d’évacuation, de sécurité civile, ce n’est pas du préhospitalier. Souvent les gens appellent le 911, mais théoriquement, les évacuations en territoire non organisé ne relèvent pas du réseau des ambulances (…) Ce n’est pas vrai qu’une ambulance peut aller les chercher n’importe où dans le bois», ajoute Dr Parent, qui précisait qu’Air Médic offre le service en secteur éloigné. Avec 12 minutes, le temps de réponse moyen à La Tuque est égal ou meilleur à la moyenne provinciale. «Avec les horaires à l’heure au centre-ville de Trois-Rivières, on est à 9 minutes. Dès qu’on est en périphérie du Trois-Rivières métropolitain, on est à 15 minutes», rapporte François Parent. Dr François Parent rappelle qu’il avait expliqué tout cela à l’ancien conseil municipal de La Tuque et se dit prêt à faire de même avec les élus actuels. Il a rappelé qu’au cours des dernières années, le CIUSSS a contribué à la formation pour les défibrillateurs dans les auto-patrouilles de la SQ, en plus d’avoir contribué aux défibrillateurs communautaires dans le cadre de la formation DEA Haut-St-Maurice Héros en 30.