D’importantes décisions pour l’avenir des petites églises

ÉGLISES. Depuis plusieurs mois, avec le tournant missionnaire, les paroissiens de St-Martin-de-Tours sont appelés à prendre d’importantes décisions en marge de l’avenir des petites églises et les nouvelles façons de vivre le catholicisme. Les communautés de Lac-Édouard, La Bostonnais, Parent et la Croche ont toutes tenu des assemblées de paroissiens afin de discuter du sujet. À Lac-Édouard, un comité a été mis en place jusqu’au premier mai. Ce groupe déterminera s’il garde ou non son église, compte tenu des moyens financiers à sa disposition. D’ailleurs, pour les communautés de La Bostonnais et de Lac-Édouard, il a été décidé de s’accorder un peu plus de temps afin de réfléchir à la suite des choses, au moins jusqu’au printemps. À La Bostonnais, plusieurs tentatives pour trouver d’autres utilisations de l’église ont été vaines au fil des dernières années. Le théâtre d’été, qui rapportait entre 4 000 $ et 6 000 $ par année, a dû cesser ses opérations. «Les gens sont réalistes», observe Marc Lahaie. «Il y a des gens qui se demandent pourquoi à leur époque, ils sont arrivés à faire vivre une église avec peu de revenus et qu’on ne peut pas la sauver aujourd’hui», a relevé le prêtre. On pourrait, par exemple, utiliser une salle du centre communautaire pour les rencontres avec les paroissiens. Dans les assemblées, on remarquait souvent peu de gens sous les 50 ans. «Il y a une lecture historique à faire», observe le pasteur. Beaucoup de gens s’en désolent, alors qu’on voit moins de gens lors des assemblées de paroissiens, quand vient le temps de s’exprimer. Une chose est sûre, pour la paroisse Saint-Martin-de-Tours, le statu quo au niveau des églises des petites communautés est impossible. On n’en a plus les moyens. «Si, à Lac-Édouard et La Bostonnais, personne ne lève la main pour prendre la relève, nous, comme paroisse, allons devoir former une corporation pour sortir les églises de nos livres», précise M. Lahaie. On s’en doute, cette décision n’est pas de gaieté de cœur, mais chaque année, les déficits s’accumulent. En attendant, des messes de proximité en semaine sont célébrées par Marc Lahaie. À La Croche, il n’y aura pas de communauté chrétienne de proximité. « C’est la fin d’une époque», signale Marc Lahaie. On vise la vente de l’église : on n’a pas l’argent pour la démolir. À Lac-à-Beauce, la communauté chrétienne de proximité est très active : 18 personnes forment l’équipe. On y tient une assemblée du dimanche trois fois par mois et un dimanche en après-midi, une messe de proximité est tenue. À Grande-Anse, les paroissiens ont accepté avec résilience la décision de mettre fin aux activités de l’église. À Parent, 34 personnes ont assisté à l’assemblée de paroissiens et ont opté pour le statu quo. «Ils vont demeurer une desserte du diocèse au niveau administratif», explique M. Lahaie. Ils n’ont pas de lien d’appartenance, mais plutôt de collaboration avec la paroisse St-Martin-de-Tours. LA rencontre On a pris la décision de mettre fin à un rendez-vous, appelé LA rencontre, le dimanche à 10h dans une salle du sous-sol de l’église St-Zéphirin, par manque de participation. Pourtant, l’idée de cette rencontre sortant de l’ordinaire avait piqué la curiosité de nombreuses personnes sur le web. Par ailleurs, Marc Lahaie note peu d’impact au changement d’heure de la messe du dimanche, qui est passée de 10h30 à 11h. Les fidèles y assistent encore en grand nombre. «L’aspect conventionnel (de la messe) ne convient peut-être pas à tout le monde, mais il y a encore beaucoup de gens. Et beaucoup de monde l’écoute aussi à la télévision», analyse également le prêtre.